
Le constat est réel. L’Arrêt de la Cour constitutionnelle ne fait pas l’unanimité dans la classe politique. Le débat va dans tous les sens, au point que ceux qui se sont exprimés sur la question, du moins pour l’instant, sont partagés en deux camps : les uns considèrent que cet arrêt est truffé d'ambiguïté, et s’expliquent. Les autres soutiennent, sans complaisance, que cet arrêt est équilibré.
L’on n’est pas loin d’affirmer que d’autres acteurs politiques sortiront du bois pour mettre au grand jour ce qu’ils vont considérer comme faiblesses de cet arrêt, même si d’ordinaire, l’on affirme que les arrêts de la Cour ne sont susceptibles de critique. Ils sont plutôt exécutoires.
En effet, au loin où il se trouve, précisément en Belgique, le coordonnateur de la plateforme « Union pour la Nation », Clément Kanku Bukassa, a réagi à l’arrêt de la Cour constitutionnelle, rendu public le mardi, 8 septembre dernier. Président du Mouvement du renouveau, MR, parti politique de l’opposition, Clément Kanku s’interroge si la Haute cour ne donne-t-il pas au chef de l’Etat l’occasion de nommer des hauts fonctionnaires à la place des gouverneurs, en attendant les élections, dès lors qu’elle enjoint le Gouvernement de décaisser des fonds, à la Commission électorale nationale indépendante, Ceni, sans fixer l’échéance, pour l’organisation de l’élection des gouverneurs et vice-gouverneurs et ce, avant toute autre élection. Au regard des contraintes actuelles, le député Clément Kanku croit, dur comme fer, que la Haute cour ne pouvait imposer l’organisation de cette élection. «
C’est une façon de cautionner le fameux glissement », a-t-il affirmé.
Par ailleurs, au regard des injonctions faites à la fois au Gouvernement et à la Ceni, le président du MR ne s’en cache. "
La Cour constitutionnelle vient de mettre au grand jour l’incompétence et l’amateurisme du Gouvernement. Celui-ci n’a pu doter la Ceni des moyens conséquents pour organiser les élections, alors que dans les budgets successifs, à partir de 2012, un montant était réservé quant à ce". A propos de la Ceni, Kanku parle de l’incapacité de la centrale électorale d’exécuter sa mission. Concernant le processus de démembrement, Clément Kanku dénonce la précipitation qui a caractérisé les responsables politiques. En effet, les textes produits à l’effet d’accompagner le processus de démembrement étaient diserts, en ce qu’il fallait y aller par étape.
« Ce qui n’a pas été fait », a-t-il fait savoir.
A côté de sa position, un autre son de cloche a fait savoir que l’arrêt de la Haute cour est équilibré, en ce qu’il a montré de difficultés rencontrées par les institutions. Pour Ramazani Shadari, de la Majorité, il ne sera pas question de nommer des gouverneurs. Mais en attendant, explique-t-il, la cour demande au Gouvernement de prendre des mesures nécessaires pour assurer l’ordre et la sécurité.