
Au Burkina Faso, un comité militaire a annoncé, ce jeudi, avoir dissout les autorités de la transition après l'arrestation, mercredi après-midi, en plein Conseil des ministres, de tout l'exécutif burkinabè par des hommes de la garde présidentielle. Sur RFI, le président de l'Assemblée de transition dénonce un « coup d'Etat ».
Dans la matinée, ce jeudi 17 septembre, un homme est apparu à la télévision publique pour annoncer la démission du président de la transition Michel Kafando. L’homme, qui portait un uniforme du RSP, s’est présenté au nom d’un Conseil national pour la démocratie. Il a aussi annoncé la dissolution du gouvernement et du Parlement de transition. Le Comité militaire dit vouloir « organiser des élections inclusives ». Il appelle également les Burkinabè à participer à de larges concertations.
Pour justifier l’action du Conseil national pour la démocratie, l’homme explique une mesure préventive. Selon lui, elle été lancée pour mettre fin au « régime déviant de la transition ». Il précise : « Instauré à la suite de l’insurrection victorieuse du peuple des 30 et 31 Octobre 2014, le régime de transition s’est progressivement écarté des objectifs de refondation d’une démocratie consensuelle ».
Selon ce porte-parole du CND, « la loi électorale taillée sur mesure pour des individus et décriée par les instances et les hommes de droit, se dresse alors, comme un outil de négation des valeurs de notre peuple fondée sur l’esprit de justice, d’équité et de tolérance ». C’est ainsi qu’il a été décidé de passer à l’action pour palier la « grave frustration au sein du peuple, érigeant deux catégories de citoyens ».
L'hypothèse du coup d'Etat est donc confirmée malgré des négociations qui se sont poursuivies tard dans la nuit. Selon les informations de RFI, une délégation plurielle a rencontré les auteurs du coup de force au ministère de la Défense, non loin du palais présidentiel. Des négociations interrompues dans la nuit et qui n'ont pas repris ce matin.
Sur RFI, le président de l'Assemblée de transition, Cherif Sy, dénonce un « coup d'Etat » :
« Ils ont les armes, c'est une question de rapport de force. Nous, nous sommes mains nues, mais je suis sûr que le peuple se mobilisera ». Il a appelé les Burkinabè à sortir en masse dans les rues aujourd'hui.
Par ailleurs, selon l’AFP, des tirs ont été entendus ce matin à Ouagadougou. La capitale est toujours quadrillée par des militaires de la garde présidentielle.