Société
Le colonel Bedi Mobuli Engangela, qui en cours de carrière a déserté pour diriger une milice d’autodéfense maï maï, est poursuivi pour 14 chefs d’accusation, dont des crimes contre l’humanité qui auraient été perpétrés par lui-même ou par ses hommes.
Viols, meurtres, pillages, etc, a énuméré vendredi 15 août à l’AFP le coordonnateur du Bureau conjoint de l’ONU aux droits de l’homme à Bukavu (Est), Souleymane Coulibaly. Les exactions auraient été perpétrées à la fois lorsqu’il se trouvait dans l’armée et dans sa milice, précise M. Coulibaly.
Le procès de l’accusé, âgé de 40 ans, a commencé lundi à Kalehe, au Sud-Kivu (Est), et doit durer jusqu’au 31 août. Il sera confronté à au moins 700 victimes présumées dont une majorité de femmes, a indiqué M. Coulibaly. Des mesures de protection des victimes sont assurées, ainsi, les victimes de viol seront auditionnées à huis-clos, a-t-il précisé.
Le colonel Mobuli Engangela encourt une peine d’au moins 20 ans de prison s’il est reconnu coupable. Si des dommages et intérêts devaient être payés, ils incomberaient à l’Etat congolais, partie prenante à ce procès car civilement responsable.
A l’origine, l’ancien officier devait être jugé en première instance à Bukavu, capitale de la province du Sud-Kivu, mais le procès a été délocalisé à Kalehe, à 75 kilomètres plus au nord, pour rapprocher la justice des plaignants.
L’officier est en prison depuis 2007. En avril 2013, il a été transféré de la prison de Kinshasa, où il était détenu pour des raisons de sécurité, à la prison de Bukavu, où il attendait son procès, d’après un rapport du Haut-commissariat pour les droits de l’homme de l’ONU daté de juillet 2013.
En mai 2009, lors d’une visite en RDC, des membres du Conseil de sécurité de l’ONU avaient remis au gouvernement congolais une liste de cinq officiers supérieurs, dont le colonel Mobuli Engangela, accusés de violence sexuelle, y compris de viols massifs et d’autres violations graves des droits de l’homme.
Le colonel Mobuli Engangela était alors accusé de crimes contre l’humanité mais aussi de crimes de guerre, précise le Haut-commissariat .
Les quatre autres officiers ont connu des fortunes diverses : le colonel Safari Kizungu a été acquitté ; le lieutenant-colonel Papy, alias Pitchen, est décédé ; le procès du général Jérôme Kakwavu approche de sa fin, tandis que le colonel Jean-Claude Mosala est en fuite.
Dans l’affaire Mobuli Engangela, M. Coulibaly assure que l’ONU n’a pas de parti pris, mais souhaite que seule la justice triomphe.
Le procès à Kalehe intervient quelques mois après le verdict décrié du procès dit de Minova, une localité du Sud-Kivu située plus au nord.
Du 20 au 30 novembre 2012, selon l’ONU, 135 femmes ou enfants de sexe féminin ont été victimes de viols ou violences sexuelles, et d’autres violations graves des droits de l’Homme, dont des meurtres et des pillages massifs qui avaient été perpétrées par des militaires.
Le 5 mai, un tribunal militaire spécial avait acquitté la quasi-totalité de la vingtaine de militaires accusés de viols massifs.
La Fédération internationale des droits de l’Homme (FIDH) avait dénoncé le verdict comme étant un exemple de justice expéditive et bâclée.
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