Politique
« Le G7 maintient, contre vents et marrées, le cap vers les élections devant se tenir au plus tard, fin décembre 2017. Si à cette échéance, les élections n’étaient pas organisées, le G7 exigera que la Ceni organise les élections sous la supervision des Nations unies étant donné qu’il n’y aura aucune institution légitime.
Le G7 exige, en outre, le retour sans condition du président Moïse Katumbi et réaffirme qu’il est son candidat à la prochaine élection présidentielle.
Le G7 n’acceptera pas un troisième dialogue. Car, il n’y a plus rien à négocier. Dépassée la date du 31 juillet 2017 sans, d’une part, que la Ceni n’ait clôturé les opérations d’identification et d’enrôlement, ni publié le calendrier électoral ; et, d’autre part, sans que le Gouvernement n’ait mis en œuvre les mesures de décrispation, le G7, avec l’ensemble des organisations politiques et sociales, des actions de mobilisation populaire et de désobéissance civique, conformément à l’Article 64 de la Constitution ».
Tel est l’essentiel de la déclaration du G7 sur les enjeux de l’heure. Pierre Lumbi Okongo, Président en exercice de cette plateforme politique membre du Rassemblement des Forces politiques et sociales acquises au changement, est revenu notamment, sur l’importance de l’application intégrale et immédiate de l’Accord du 31 décembre 2016, conclu au Centre interdiocésain, sous les auspices des évêques, et de se conformer à la résolution 2348 du Conseil de sécurité de l’ONU.
Il a également insisté sur la décrispation rapide du climat politique et sur l’urgence qui s’impose, quant à la réponse à l’appel de Kofi Annan et neuf anciens présidents africains consistant à interpeller les nouveaux dirigeants africains, pour l’organisation des élections crédibles, transparentes et apaisées.
POINT DE PRESSE DU G7 SUR LES ENJEUX POLITIQUES DE L’HEURE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
Kinshasa, le 20 juin 2017
MESDAMES ET MESSIEURS DE LA PRESSE,
Notre dernier rendez-vous au siège du G7 remonte au 23 février 2017. Un long moment de silence diriez-vous, mais une trêve volontairement observée par le G7 pour donner la chance aux négociations politiques sur l’Arrangement particulier qui devait définir les modalités pratiques de mise en œuvre de l’Accord politique et global du 31 décembre 2016.
Mais hélas, Joseph Kabila et ses alliés, plus que jamais déterminés à bloquer l’organisation des élections et à tout détruire n’ont pas trouvé mieux que de faire signer, le 27 avril 2017, un arrangement particulier inachevé et dénaturé, en l’absence du Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement et de la CENCO, médiateur attitré. Qui pis est, cet arrangement frauduleux a même modifié l’Accord dans ses clauses essentielles relatives à la nomination du Premier Ministre et à la désignation du Président du Conseil National de suivi de l’Accord et du processus électoral, CNSA.
Bien plus, la récente interview de Joseph Kabila au journal allemand De Spiegel a dissipé toute équivoque sur son rejet de l’Accord du 31 décembre 2016 et démontré qu’il n’est pas un interlocuteur fiable. Il ne respecte ni la Constitution, ni les lois de la République, ni les accords signés de bonne foi, ni sa propre parole.
MESDAMES ET MESSIEURS DE LA PRESSE,
Point n’est besoin de rappeler, en effet, que l’Accord politique global et inclusif du 31 décembre 2016 est apparu à tous non seulement comme une avancée significative dans la direction du règlement pacifique de la crise politique artificiellement créée par Joseph Kabila pour se maintenir au pouvoir, mais aussi comme un espoir réel pour la tenue des élections véritablement démocratiques avant la fin de cette année.
Cet Accord qui avait fait baisser l’extrême tension qui régnait dans notre pays au 19 décembre 2016, date de la fin du deuxième et dernier mandat du Président Joseph Kabila, a obtenu non seulement l’adhésion de l’ensemble du Peuple congolais mais aussi celle de la communauté internationale comme en témoignent la résolution 2348 votée à l’unanimité par son Conseil de sécurité des Nations Unies, les déclarations de l’Union Africaine, de l’Union Européenne, des Etats Unis d’Amérique et, récemment l’Appel lancé le 15 juin dernier par Monsieur Kofi Annan et neuf anciens chefs d’Etat africains.
MESDAMES ET MESSIEURS DE LA PRESSE,
L’impasse politique actuelle se développe sur fond de la faillite de l’Etat, de la déroute économique et de la dégradation accélérée des conditions de vie des populations congolaises.
A cet égard, pour ne prendre que les indicateurs les plus palpables, vous pouvez faire avec moi le constat peu reluisant ci-après :
A ce propos, le G7 soutient l’idée d’une enquête internationale indépendante concernant les atrocités commises dans le grand Kasaï et plus particulièrement celles commises dans le Kasaï central.
Ce tableau sombre est la conséquence logique d’une gestion désastreuse du pays qui a caractérisé le régime Kabila particulièrement au cours de son dernier mandat.
Ainsi, par la seule volonté de Joseph Kabila et de sa famille politique élargie, la RDC est plongée dans une double crise de gouvernance et de légitimité des ses dirigeantsqui plante le décor de l’éclatement, à terme, d’une énième guerre civile et d’un chaos dont les conséquences ne feront que fragiliser la cohésion nationale et compromettre la paix civile, la stabilité de ses institutions ainsi que toutes ses chances de développement socio-économique.
Chers amis,
Face à un niveau aussi élevé de misère et de souffrance du peuple, de destruction de l’Etat et à une menace aussi grave à la stabilité ainsi qu’à la paix :
–Comment peut-on rester sourd et insensible ?
–Comment peut-on continuer à croire que tout va bien ?
–Comment peut-on continuer à s’enfermer dans une stratégie du pire ?
–Comment le régime actuel peut-il afficher une telle insouciance ?
–Et, enfin, quelle est la finalité de l’action politique pour ceux qui nous gouvernent ?
MESDAMES ET MESSIEURS DE LA PRESSE,
En ce qui le concerne, le G7 ne donnera à personne ni l’occasion ni l’alibi pour précipiter notre pays dans un gouffre aussi ténébreux dont, du reste, il n’est pas évident qu’il sortira avant longtemps.
Le G7 ne permettra pas à la Majorité Présidentielle et Alliés de continuer sa politique machiavélique de la terre brûlée et de destruction méchante de la République.
A ce sujet, le G7 tient à souligner que dans un régime démocratique, la crise de gouvernance et de légitimité ne peut être résorbée que par l’arbitrage du Peuple se prononçant à travers des élections libres, pluralistes, inclusives, transparentes et crédibles selon les modalités et les échéances contraignantes définies par la Constitution.
La tenue de ces élections est donc l’objectif prioritaire et ultime à atteindre par touspour mettre fin aux tensions politiques, freiner la dégradation de la situation sécuritaire, économique et sociale et recréer la confiance aussi bien du Peuple que des partenaires extérieurs aux dirigeants de la RDC.
Pour le G7, l’Accord de la Saint Sylvestre demeure le seul cadre idéal et consensuel pour la tenue des telles élections grâce au dispositif normatif et institutionnel cohérent convenu par toutes les parties prenantes.On ne peut pas atteindre cet objectif ni espérer organiser des bonnes élections par une application à géométrie variable ou par saucissonnage des clauses de l’Accord.
C’est pourquoi et afin d’éviter le chaos à la RDC, le G7 s’est impliqué activement dans la démarche du Rassemblement appelant le Secrétaire Général de l’O.N.U à user de ses bons offices conformément au point 7 de la Résolution 2348 (2017) du Conseil de sécurité pour que toutes les parties signataires de l’Accord du 31 décembre 2016 l’exécutent dans son intégralité et de bonne foi.
Cependant, en attendant l’aboutissement heureux des bons offices du Secrétaire Général de l’O.N.U et pour ne pas tomber dans le piège de Monsieur Joseph Kabila qui use de toutes les manœuvres dilatoires pour renvoyer les élections aux calendes grecques, le G7 considère que tout en cherchant la mise en œuvre intégrale de l’Accord du 31 décembre 2016, le Rassemblement des forces politiques et sociales acquises au changement devrait mettre le cap sur les élections.
Que l’on se comprenne bien à cet égard. Le G7 ne plaide pas pour les élections dans n’importe quelles conditions.
Bien au contraire. Le G7 estime qu’il ne peut y avoir des élections crédibles et véritablement démocratiques que dans les conditions et avec les garanties prévues par l’Accord du 31 décembre 2016, à savoir :
A suivre les déclarations du Ministre Thambwe lors de sa conférence de presse tenue ce 19 juin 2017 à Genève, peut-on encore, mesdames et messiers de la presse, douter de la détermination de Joseph Kabila d’écarter Moïse Katumbi de la course à la présidence de la République. A cet égard, il est tout de même curieux que c’est seulement aujourd’hui que les stratèges de la Majorité présidentielle découvrent que Moïse Katumbi aurait une double nationalité alors qu’il a été élu Député national, Député provincial et Gouverneur de la province du Katanga qu’il a dirigé pendant 10 ans. Et même alors, n’est-ce pas violer la Constitution et les lois de la République qu’un Ministre de la Justice déclare déjà l’irrecevabilité de la candidature de Moïse Katumbi à la place de la CENI comme pour instruire celle-ci et le Procureur Général de la République d’y veiller.
Quoiqu’il en soit, les déclarations du Ministre Thambwe confirment que le régime de Monsieur Kabila n’a que du mépris pour les institutions internationales et les droits de l’homme.
En plus des mesures de décrispation,
MESDAMES ET MESSIEURS DE LA PRESSE,
Il ne fait l’ombre d’aucun doute que Joseph Kabila est l’unique obstacle à l’organisation des élections libres, transparentes, inclusives et crédibles en vue de l’alternance démocratique en RDC, alors que les mandats de tous les membres des institutions à élection ont déjà expiré.
Ceci dit, voici en synthèse la position du G7 en cinq points :
–Les élections seront organisées sans Kabila ;
–Le G7 exigera que la CENI organise les élections sous la supervision des Nations Unies étant donné qu’il n’y aura aucune institution légitime.
Mesdames et messieurs,
Je ne saurais terminer ce point de presse sans saluer l’appel de Kofi Annan, ancien secrétaire Général des Nations Unies et les 9 Anciens Présidents Africains, Pionniers de la démocratie Africaine.
En effet, par leur appel du 15 juin dernier, ils viennent d’interpeller les dirigeants africains et de leur rappeler que la dynamique démocratique dans laquelle les peuples d’Afrique se sont engagés est irréversible. Tout celui qui tenterait de s’y écarter s’engage dans une voie suicidaire.
Je vous remercie.
Pour le G7,
Le Président en exercice
Pierre Lumbi Okongo
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Pierre Lumbi lors d'une conférence de presse en avril 2017. (© DR)