Politique
En République Démocratique du Congo, 80 millions d’habitants, 80 fois plus grand que la Belgique, plus grand pays francophone dans le monde, plus…, le temps s’est arrêté. Les Congolais s’interrogent. Les réponses d’hier ressemblent à celles d’aujourd’hui. Il y a un les titres de la presse du monde entier se doutaient qu’une élection se tienne en décembre 2016. Un an après, on prend les mêmes et on recommence. Sur le bord du fleuve Congo, on cherche toujours, désespérément, les élections. Et ce n’est pas fini.
Ce n’est pas fini car le vendredi dernier, ce que beaucoup redoutaient à Kinshasa est arrivé. Loin depuis Paris. À 8000 km de la capitale. De la bouche même du président de la Commission électorale, les Congolais ont appris qu’ils ne se rendront pas aux urnes en décembre 2017 comme l’avait pourtant fixé l’accord de la Saint Sylvestre obtenu après d’âpres négociations. Après avoir permis d’évitér un nième bain sang quelques jours plus tôt, le 19 décembre 2016, le jour où le chef de l’État n’est plus officiellement président.
Officiellement. Car depuis ce « 19 décembre » l’opposition dénie à Joseph Kabila la légitimité de continuer à gouverner aux destinées du pays. Parce que coupable de reporter indéfiniment l’échéance de son bail au palais présidentiel, « de tout faire pour bloquer toute possibilité de voir les élections se tenir dans le pays », comme l’en a encore accusé le Rassemblement ce lundi. Comme il y a un an.
Le 4 juin dernier, les Congolais apprenaient, avec étonnement que le président n’avait « jamais promis les élections ». Une phrase malheureuse sortie par Joseph Kabila devant les journalistes allemands du Der Spiegel, que le chef de l’État a tenté depuis de corriger. Mais qui traduit surtout le zigzag qui caractérise cette longue route présidentielle.
Une pluie de prétextes
On en oublierait certains, mais une élection présidentielle n’aura jamais été autant parsemée d’embûches. Du calendrier global, trop global du regretté président de la Ceni Apollinaire Malu-Malu du 12 février 2015, explosé en plein vol avant même d’avoir connu un début d’application, aux excuses parisiennes de son successeur Corneille Nangaa, au milieu de deux extrêmes c’est une pluie de prétextes autant réelles que contestées, qui a marqué le débat politique.
Janvier 2015, Kinshasa est à feu et à sang. Pas question pour l’opposition de laisser passer une loi électorale susceptible de poser les bases d’un referendum constitutionnel. Mais en faisant plier le Pouvoir, l’opposition ne fait ce jour là qu’écarter un stratagème. Elle doit désormais s’affairer avec la révision du fichier électoral, indispensable pour disposer des données fiables sur le nombre exact des électeurs, mais dont personne ne sait à quel moment l’opération doit prendre fin. En visite en Ouganda le 4 août 2016, Joseph Kabila y va même d’un nouveau commentaire se risquant d’avancer que le calendrier électoral ne serait connu qu’une fois l’enregistrement des électeurs terminé. Tollé au sein de la classe politique. Rebelote, une semaine plus tard, à Dar es Salam, la raison qui retarde les élections change. Ce n’est plus vraiment le fichier électoral, mais les 10 millions des « nouveaux majeurs à qui personne ne doit priver le droit de voter.
Il faut ajouter à cette liste le conflit au Kasaï venu consolider la rhétorique favorable à cette prolongation qui n’en finit jamais. Victime de la violence de Kamwina Nsapu, la Commission électorale ne s’est pas d’ailleurs fait prier pour faire ses bagages et quitter cette région devenue une nouvelle poudrière. La Ceni, dont le président réclame aujourd’hui plus de temps pour organiser « des bonnes élections ». Quand ? Incertitude.
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