Présidence du CNSA : Vital Kamerhe se désiste ?

Des sources concordantes et dignes de foi nous apprenons que le président de l’Union pour la nation congolaise (UNC), Vital Kamerhe, ne sera plus candidat à la présidence du Conseil national du suivi de l’Accord du 31 décembre et du processus électoral (CNSA). Cette importante décision a été prise au cours d’une réunion du Directoire politique de ce parti politique tenue la semaine dernière.

La mise en place de cette structure, comme on le sait, est bloquée. Comme d’habitude, ce sont des ambitions des acteurs politiques qui sont à la base de ce blocage. Incapables de surpasser, les uns et les autres tiennent mordicus à occuper ce poste dont l’importance n’est pas aussi avérée. Le retard qu’a pris la mise sur pied du CNSA risque d’avoir des répercussions fâcheuses sur la suite du processus électoral qui bat déjà de l’aile.

C’est pourquoi, pour ne pas être cité parmi ceux qui sont à la base de cette triste situation et être sévèrement jugé par la postérité, Vital Kamerhe a accepté de retirer sa candidature au poste de président du CNSA. Ce n’est pas la première fois dans son histoire politique que l’ancien speaker de l’Assemblée nationale affiche son patriotisme pour éviter au pays des situations imprévisibles.

Après l’intransigeance de l’opposition "genvaliste" qui ne voulait pas d’un dialogue présidé par le togolais Edem Kodjo, Vital Kamerhe avait pris la courageuse décision de participer au forum de la Cité de l’Union africaine (UA) qui a accouché, même si on ne veut pas l’accepter, des résolutions qui ont balisé la voie au compromis des concertations du Centre interdiocésain autour des évêques de la Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO).

Alors que d’aucuns s’attendaient à sa nomination comme Premier ministre à l’issue des assises de la cité de l’UA, l’opinion a été surprise lorsque Samy Badibanga a été choisi pour diriger le gouvernement. L’homme s’est sportivement incliné face à ce choix présidentiel alors que le profil de Samy Badibanga n’a aucune commune mesure avec celui du leader de l’UNC.

Bien avant, alors qu’il était au perchoir de la chambre basse du Parlement, le même V. Kamerhe avait rendu le tablier lorsque certains caciques du PPRD s’étaient opposés à sa manière de conduire les débats dans cette institution qui doit être le miroir de la démocratie. Il n’a pas voulu résister en organisant le vote de méfiance. Il est parti de belle manière.

Il y a toujours une vie après un mandat

Cet exemple du président de l’UNC doit servir de leçon à tous ces politiciens qui ne visent que leurs propres positionnements même s’ils n’ont pas de capacités intellectuelles suffisantes pour remplir comme il se doit les fonctions qu’ils briguent. Les ambitions doivent aller de pair avec les compétences qu’on a. Malheureusement tel n’est pas le cas pour bon nombre d’opportunistes congolais. C’est ce qui justifie la contreperformance de nombreux gouvernements qui se sont succédé à la tête de notre pays. Beaucoup ont tenu à tout prix à devenir des ministres, mais une fois leurs ambitions assouvies, ils n’ont été capables de rien.

C’est le cas actuellement avec le CNSA. Si l’on suit la bataille qui se déroule pour l’occupation du poste de président, l’opinion s’interroge si certains candidats et même ceux qui le soutiennent sont vraiment sérieux.

Outre ce cas du CNSA, le même constat est fait en ce qui concerne le gouvernement. Pour preuve, il y a des présidents de partis politiques qui demeurent ministres depuis les élections de 2006 comme si dans leurs formations politiques, il n’existe pas de compétences pour occuper ces fonctions. Ici aussi, il faut saluer le geste de Kamerhe qui n’a pas voulu devenir ministre, mais a cédé son quota à l’un de ses proches.

Tous ces agitateurs qui s’accrochent aux postes semblent perdre de vue qu’il y a toujours une vie après un mandat politique exercé, comme il y a une vie avant l’exercice du pouvoir. Pourquoi alors se compromettre jusqu’au point de ternir son image alors qu’il y a lieu de se désister devant certains avantages pour l’intérêt supérieur de la nation ?

Avec la décision de Kamerhe, plus rien ne s’oppose à la mise en place rapide du CNSA. Les tireurs de ficelles qui veulent par tous les moyens retarder la tenue des élections, sont obligés d’abandonner leur funeste plan pour permettre à la RDC d’avancer sur la voie de la démocratie.