Société
Kinshasa s’attend à abriter bientôt l’ouverture du procès ‘‘Kamwina N’sapu’’. A l’affiche, les autorités judiciaires comptent organiser un procès susceptible de répondre aux standards internationaux, la RDC étant un État de droit et ayant ratifié tous les traités internationaux en matière de justice.
Selon des sources proches du dossier, les audiences annoncées sont censées se dérouler dans les règles de l’art, compte tenu des enjeux en présence. Eu égard à l’ampleur de crimes commis par la milice « Kamwina N’sapu » dans les provinces du Kasaï, du Kasaï central, du Kasaï oriental, de la Lomami et du Sankuru, des observateurs estiment que ce procès aura le mérite de montrer à la face du monde le vrai visage de cette milice : une organisation terroriste comme celles qui pullulent à travers les nombreuses zones de tension.
Ce procès aura à braquer ses projecteurs sur le mouvement « Kamwina N’sapu » qui s’est illustré par sa cruauté, sa violence, ses massacres, ses viols, les maltraitances infligées à ses cibles et aux populations civiles. Non seulement la milice « Kamwina N’sapu » s’est illustrée par le nombre élevé de ses victimes, mais aussi elle a brillé par ses tortures, ses manières de tuer, ses décapitations… qui poussent l’opinion à la qualifier d’organisation terroriste.
A ce propos, l’on a encore fraiche en mémoire la décapitation dont ont été victimes les deux experts des Nations unies, Michaël Sharp et Zaïdan Catalan...sans compter des centaines d’autres victimes anonymes. Les audiences auront également à éclairer l’opinion sur la configuration réelle de ce mouvement mystico-terroriste, sur ses commanditaires de tous bords.
QUID DE KAMWINA NSAPU ?
« Kamwina Nsapu est, à vrai dire, le titre honorifique du chef des Bajila Kasanga, un clan de la tribu Lulua dont le berceau se trouve à 75 km au sud-est de Kananga, chef-lieu de la province du Kasaï-central. Né en 1966, Jean-Pierre Mpandi est devenu chef Kamwina Nsapu, après le décès de son oncle. Ses proches estiment que sa désignation a été facilitée par sa possession d’un grand nombre de fétiches, dont il aurait amené de nombreuses familles à se dessaisir à son profit, en échange de la promesse d’une protection surnaturelle contre un mauvais sort », révèle TV5 Monde.
N’ayant pas vu de bon œil la contestation de son pouvoir par quelques uns de ses compères qui, selon lui, auraient été à la base de son non investiture par l’arrêté du ministre de l’intérieur, il s’est résolu à déterrer la hache de guerre, en s’entourant d’un noyau d’irréductibles qu’il a initié aux rituels fétichistes dits « Tshiota », en leur confiant mission d’étendre son règne au-delà des frontières de son groupement.
Kamwina Nsapu s’est alors attelé à recruter d’autres assaillants qu’il a initiés aux pratiques fétichistes et les a préparés à combattre contre les institutions légalement établies. Selon des investigations, il a conféré à bon nombre de féticheurs qui l’entouraient le grade de « commandants ou généraux ».
C’est dans ce cercle qu’on retrouve ses complices qui l’ont aidé à commettre plusieurs crimes contre les forces de l’ordre et la population civile. On cite nommément Ferdinand Bakenga (aujourd’hui en état d’arrestation à Kinshasa), Kashama Thomas (un féticheur de son staff), Mputu Kongolo Alphonse, Mutombo André, Justin Ilunga, Jean-Jacques Bakajika Mulenda… et bien d’autres féticheurs dont les rôles étaient de droguer des recrues, parmi lesquelles des enfants mineurs et de les initier à des rituels fétichistes, afin de sémer, sans réflechir, la terreur...
Que justice soit faite !
Au moment où l’humanité se mobilise pour combattre les mouvements terroristes dans nombre de régions sur l’échiquier planétaire, il serait aujourd’hui surprenant que la communauté internationale ferme les yeux sur ces atrocités commises au coeur même du continent africain. Des crimes qui sont aujourd’hui à la base de l’exode massif des populations autochtones, dont bon nombre se recrutent parmi les déplacés enregistrés dans des provinces limitrophes et parmi les réfugiés disséminés dans les pays frontaliers.
Pour les familles des milliers de victimes de la milice « Kamwina N’sapu », l’heure est à l’attente. Pour toutes ces familles, ce procès s’annonce comme une occasion de consolation, de réparation… Il est ainsi censé préparer, dans les zones en conflit, le lit à une véritable réconciliation, dont les bases ont été jetées lors de la récente conférence de Kananga. Car, il n’y a, selon elles, pas de réconciliation sans justice.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Réagir
Réagir
Réagir
Les plus commentés
Politique Qui est Chimène Polipoli, la remplaçante de Serge Bahati au poste de questeur de l'Assemblée nationale ?
15.05.2024, 7 commentairesOnt commenté cet article
Ils nous font confiance
Des adeptes de