Politique
Machine à voter ou machine à imprimer. Peu importe la dénomination qu’on lui donne, ce système de vote nouvellement instauré en République démocratique du Congo en vue des prochaines élections reste fortement contesté par le souverain primaire ainsi que la plupart des politiques. Parmi eux, Yves Kitumba, jeune cadre du Mouvement de Libération du Congo, MLC, qui réfute l’idée de la nouvelle technologie pour des élections qui s’annoncent celles des enjeux décisifs. Se confiant au journal La Prospérité, il décrit le tableau sombre des interdits et des règles contournées concernant l’utilisation de la "machine à voter".
Pour cette année 2018, celle de tous les enjeux et de tous les dangers, la Commission électorale nationale indépendante, le Gouvernement ainsi que toutes les parties prenantes semblent véritablement engagés dans le processus électoral. Ceci, malgré les contestations d’une grande partie de l’opposition qui réclame l’égalité des chances pour tout le monde. Ainsi donc, le 23 décembre prochain, en communion ou en ordre dispersé, les acteurs politiques et le peuple congolais devront se livrer au devoir patriotique à travers les urnes.
Seulement, loin des traditionnels scrutins sur les bulletins de vote, la Centrale électorale a, cette fois, opté pour la « machine à voter ». Cette dernière qui a fait parler d’elle comme le Christ n’a, cependant, pas bénéficié de l’acceptation du peuple congolais. Pour Yves Kitumba, la RD. Congo n’est pas encore prête à utiliser cette machine. Le moment est mal choisi pour employer cette technologie au cœur des élections organisées sous l’emprise des crises politiques, sociales et économiques. "Nous avons tous vu comment cette machine a bégayé lorsque nous sommes allés à la Ceni en tant que membre de l’opposition républicaine dans la délégation du MLC pour le compte du Front pour le Respect de la Constitution. Il y a eu des insuffisances dans cette machine. Son utilisation pose problème par rapport à l’alphabétisation de notre peuple", a-t-il indiqué. Selon lui, déjà au niveau de Kinshasa, il y a des difficultés en ce qui concerne l’utilisation de certaines technologies, et à plus forte raison la machine à voter.
Les raisons
Se penchant sur 3 axes, l’un des fidèles soldats de Jean-Pierre Bemba explique les raisons pour lesquelles il dit "non" à la machine à voter.
Premièrement, dit-il, sur le plan juridique, la loi électorale interdit l’utilisation de la machine à voter ou du vote électronique. Bien plus, poursuit-il : "le calendrier électoral ne prévoit pas l’utilisation de la machine à voter. Il est prévu par contre sur le point 38 du calendrier électoral, l’impression des bulletins de vote".
Il était également question de rationaliser les moyens. Et en tant qu’opposition républicaine, le MLC a vérifié tout ceci au niveau de la commande de ces machines. Elle est livrée à la Ceni à 1500 USD pendant qu’à la commande au niveau de la Corée, elle revient à 400 USD la machine, explique le jeune cadre du MLC. "Et avec environ 100.000 bureaux de vote, 100.000 machines feraient, avec le coup de la Ceni, près de 150 Millions USD. Ce qui est paradoxal lorsque vous faites le ratio. En 2011, les bulletins de vote ont coûté 36 millions de dollars. Il n’y a donc pas de raison de vouloir utiliser la machine à voter pendant que le bulletin est à bas prix", a-t-il complété en sursaut. Ce qui fait usage de la deuxième raison sur le plan économique.
Enfin, politiquement, l’utilisation de la machine viole l’article 69, point 3 de la loi électorale qui stipule qu’en cas de vote électronique, toutes les parties prenantes doivent se mettre ensemble et trouver le consensus pour le mode d’utilisation et de transmissions de données. Au préalable, la Ceni devrait nous contacter en tant que partie prenante, tous les partis politiques, afin que nous puissions comprendre le fonctionnement de cette machine.
Nouvel essor
Après le raté des élections de 2016 qui sanctionnait la fin du deuxième et dernier mandat de Joseph Kabila, l’année suivante n’a fait qu’entretenir l’Accord de la Saint Sylvestre signé en présence des évêques du Congo pour laquelle un an de rallonge eu été accordé au Chef de l’État afin d’organiser des élections libres et démocratiques. Un accord dont, malheureusement, les résolutions prises pataugent tout de même encore dans leur non application. Yves Kitumba voudrait donc voir l’année 2018 être celle de la concrétisation du rendez-vous tant remis à l’incertain lendemain.
Pour lui, en effet, la machine électorale ne rencontre toujours pas son assentiment. Et les raisons précitées nous poussent à rejeter l’utilisation de cette machine à voter lors de prochaines élections. "Nous voulons rentrer au niveau traditionnel pour permettre à notre peuple d’exprimer librement ses choix de vote. En plus, la machine à voter est un ordinateur à part entière qui a une intelligence artificielle avec un processeur. Ce qui sous-entend qu’elle peut être trafiquée à tout moment. Pour éviter la fraude, nous insistons sur l’utilisation des bulletins de vote", a-t-il conclu.
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