Femme
Monique Mukuna Mutombo, actuellement seule femme candidate à la présidentielle du 23 décembre en RDC, estime que les membres de l'opposition sont tous, d'une manière ou d'une autre, comptables du bilan du président Kabila pour avoir travaillé avec lui. Celle-ci dirige la coalition "RDC nouveaux horizons", désire un départ du président Kabila et se déclare prête pour relever le défi de la présidentielle malgré le fait d’être une femme et les problèmes liés au processus électoral.
En République démocratique du Congo, les candidats peuvent déposer leurs dossiers à partir du 25 juillet prochain pour l'élection présidentielle de décembre. Parmi eux, une économiste, Monique Mukuna Mutombo, qui dirige la coalition « RDC nouveaux horizons », est (pour le moment) la seule femme dans la course pour le fauteuil présidentiel.
« Je me suis dit que je suis formée et j’ai l’expérience qu’il faut donc pourquoi pas », déclare la candidate féminine à l’élection présidentielle à l’agence de presse allemande Deutsche Welle, avant d’expliquer ses motivations : « Ma plus grande motivation est l’amour de mon pays. Et de deux j’aimerais bien laisser un pays stable, un pays dont mes enfants seront fiers dans le futur car je suis une mère de famille et essayer de permettre à la RDC de retrouver sa place de leader en terme de matière grise et en terme de ressources naturelles. »
Au sujet de ces priorités la responsable de « RDC nouveaux horizons » considère que sa plus grande priorité sera de résoudre la sécurité en RDC car « aucun projet de société ; aucun programme ne peut tenir dans un pays qui est en guerre. Donc la plus grande des priorités serait d’analyser qu’est qui n’a pas marché à l’Est qu’est que nous pourrions faire pour stabiliser ce pays. Parce qu’en stabilisant ce pays nous pourrions très très vite créer une classe moyenne et attirer des investisseurs »
Concernant l’appel du CLC à la marche le 09 aout afin de manifester contre un probable 3eme mandat du président Kabila. La candidate approuve cette démarche si elle est dans l’intérêt général et sert de moyen de pression « au cas où le président Kabila voudrait se représenter ou encore si l’on veut repousser la date des élections » mais la société civile doit jouer son rôle avec intelligence car « c’est un couteau à double tranchant » puisque cela pourrait aussi amener Joseph Kabila à vouloir encore rester au pouvoir pour des raisons sécuritaires « il pourrait invoquer qu’il veut encore stabiliser le pays ou faire en sorte que les élections se passent dans un environnement de calme et stabilité. Donc c’est un couteau à double tranchant à eux de savoir comment l’utiliser », a-t-elle fait savoir.
Oui, à la « machine à imprimer » ! Non à la « machine à voter » !
Au sujet de la machine à voter, Mme Mutombo n’est pas contre mais se méfie du mode de transmission des données quelle voit comme un risque majeur d’insécurité « si c’est juste des machines qui servent juste d’imprimantes, comme l’avait annoncé par la Ceni, pourquoi pas ? Car c’est pour faciliter et aussi pour gagner en temps. Mais tant qu’il y a une transmission électronique c’est là qu’il y aurait problème car nous ne pourrions jamais être en mesure de contrôler si c’est bien ce qui est parti de la source est ce qui est arrivé au centre de compilation dans le bureau de liaison et ensuite à Kinshasa. Donc le mode de transmission est vraiment le pus insécurisé qui soit.
En même temps, elle reste contre le boycott des élections en raison de l’utilisation de la machine à voter « Nous n’allons pas nous mettre à l’écart pour dire qu’il faut écarter la machine à voter. C’est à nous de trouver des moyens de pouvoir sécuriser nos votants [...] A chaque parti politique d’avoir des témoins dans les bureaux de vote et de trouver les moyens au moment où la compilation se fait d’effectuer sa propre compilation. C’est la seule façon de pouvoir contrôler cela. » Et lorsqu’on soulève le problème d’organiser un contrôle sur toute l’entendu du pays, la candidate répond qu’effectivement cela parait impossible mais « une question de stratégie. Il faut trouver un moyen de contrôler cela. Si on les laisse faire donc on devra subir ; ça ne sera pas des élections ; ça sera juste des nominations ! Ils pourront nommer des gens qu’ils veulent. »
Au sujet d’une éventuelle victoire de l’Opposition, la candidate souligne que la Majorité Présidentielle n’est qu’un mélange de parti et que tout dépendra du choix du dauphin « Tout peut arriver attendons de voir le dauphin, celui que Kabila se choisira comme dauphin, pour voir s’ils restent souder et toujours unis c’est là que nous pourrons dire qu’ils sont décidés à gagner. Mais connaissant les egos de nos frères on attend d’abord que Mr Kabila puisse désigner son dauphin et puis on verra ce qu’il faudra faire … »
50% cette opposition a travaillé avec Kabila
Et quant à un candidat commun de l’opposition, la responsable de « RDC nouveaux horizons » se montre tout aussi sceptique considérant qu’il n’y a pas de convergence de vues dans l’opposition.
« L’opposition en elle-même c’est comme la majorité, il faudrait qu’il puisse avoir les mêmes bases. Qu’est qui unit cette opposition ? Qu’on en parle d’opposition c’est par rapport à M. Kabila mais quand M. Kabila n’est pas là cette opposition est uni autour de quoi ? De quelles valeurs ? […] Dans cette opposition, une grande partie, 50% au moins de cette opposition a travaillé avec Kabila pendant plus de 10 ans ! Il ne faudrait pas que l’on oublie ! Parce qu’on parle souvent de Kabila mais Kabila c’est tout un système. Ce système a été mis en place par qui ? Et comment ? Si ce sont les mêmes esprits qui ont mis le système Kabila en place et aujourd’hui se retrouvent dans l’opposition. Donc je ne suis pas dans cette opposition traditionnelle qui ne fait que parler du président Kabila parce que je ne peux pas faire une opposition contre un quelqu’un qui est en train de partir. »
Elle définit son opposition, ou plutôt ses alliances, comme celle où les gens partagent les mêmes valeurs et se réunissent « autour d’une même vision et pas d’une opposition. »
Depuis son indépendance la RDC connait un problème commun à tous les présidents
Mme Monique Mutombo estime qu'il faut au futur candidat un minimum d’expérience manageriale pour relever les défis immenses de la RDC.
Dans ces atouts de candidate qui la différencie des autres présidentiables, Mme Monique Mutombo fait une analyse « par élimination ». C’est ainsi qu’elle considère que 70% des candidats « d’une façon ou d’une autre ont travaillé avec Joseph Kabila » et ne donc pas digne de la charge.
Ensuite dans les 30% il faut différencier et voir ceux qui ont un minimum d’expérience managériale assez enlevée parce que « la RDC de demain a besoin des gens qui ont une vision claire qui savent exactement ce qu’ils vont faire dans les 5 ans à venir car pendant 5 ans il y aura beaucoup défi à relever. » Par ailleurs, cette formation est nécessaire « car depuis son indépendance, La RDC connait un problème commun à tous les présidents c’est-à-dire: le manque d’expérience et d’éducation à certains niveaux de pouvoirs. Bref, il en resterait que 2 ou 3 candidats de la sorte.
Enfin, toujours selon elle, l’autre atout est le fait qu’elle soit une femme car la RDC a plus que jamais besoin de la femme « la RDC a beaucoup souffert de ses viols et la femme toujours laisse de côté alors qu’elle participe à l’économie – bien que ce soit dans l’informel. » Et aussi « le fait que la femme à cette approche de rassembler plus facilement et de trouver plus diplomatiquement des solutions que d’aller toujours de front et de créer des frustrations. »
Sur ces chances d’être désignée comme première femme présidente en RDC, la candidate ne se rebiffe pas et sait déjà que cela ne sera pas une sinécure de convaincre ses compatriotes « Parce que pour une femme c’est à moi de les convaincre ; c’est à moi de prouve que je peux quelque chose. Il n’y a pas de cadeau ! Nous les femmes nous sommes habituées à travailler deux fois plus que les hommes pour nous faire accepter. Nous n’y allons pas en toute naïveté pensant qu’on va nous offrir cela sur un plateau. Non ! Il faut faire des stratégies ; communiquer suffisamment ; parler au peuple congolais ; et mettre en avant ses atouts. Je pense que le travail est ardu mais que nous allons y arriver. » Mais de s’interroger sur le fait de savoir si les Congolais veulent réellement du changement ? Ce que, d’après elle, elle est en mesure d’apporter…
C’est ainsi que parlant de son livre « RDC, possible intégration régionale », la responsable de « RDC nouveaux horizons » considère que cela fait un inventaire de l’état actuel de la RDC mais aussi, à travers ses différentes expériences professionnelles – dont un passage par la commission électorale en 2006, le combat d’une femme qui a su se battre malgré les difficultés.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Réagir
Les plus commentés
Politique Obasanjo, son pari pour un dialogue intercongolais à la Sun City
07.05.2025, 10 commentairesAfrique « Je m’occupe du Rwanda et du Congo qui se battent et nous essayons de régler ce problème, nous avons fait un excellent travail » (Donald Trump)
07.05.2025, 8 commentairesOnt commenté cet article
Ils nous font confiance
Monique Mutombo est actuellement la seule femme dans la course pour le fauteuil présidentiel.