Gentiny Ngobila : "L’insalubrite et la nuisance sonore sont des problèmes majeurs" à Kinshasa

Dans son adresse à la population de la commune de Mont-Ngafula, le jeudi 26 septembre, au terrain Tumba I, le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny Ngobila Mbaka a qualifié l'insalubrité et les nuisances sonores des problèmes majeurs qu'il faut combattre à tout prix. " Commençons à mettre de la propreté dans nos maisons, nos avenues, nos quartiers, notre commune de Mont-Ngafula ", a-t-il lancé à l'endroit des habitants de cette municipalité venus nombreux l'écouter.

La commune de Mont-Ngafula est la première commune à abriter un conseil des ministres du gouvernement provincial de Kinshasa. "C'est une innovation, en réponse à la promesse que j'avais faite au terme de mon élection comme gouverneur de la ville-province de Kinshasa " en avril dernier. "J'avais, en effet, promis d'instaurer le système de tenir des conseils de ministres, à tour de rôle, dans les communes de Kinshasa", a indiqué Gentiny Ngobila Mbaka.

Un privilège qui "doit pousser les habitants de Mont-Ngafula à être parmi la population phare en ce qui concerne la lutte contre l'insalubrité et les nuisances sonores qui sont des problèmes majeurs ", a-t-il souligné.

"LES MOUSTIQUES NOUS TUENT"

Concernant l'insalubrité, le numéro un de la ville de Kinshasa a invité les 377.500 habitants de la commune de Mont-Ngafula à embellir leur ville, à,la rendre propre, très propre. " Les moustiques nous tuent, ainsi que la fièvre typhoïde et la fièvre chikungunya. Si nous ne faisons pas attention, le choléra aussi va nous tuer ", a-t-il prévenu.

Pour montrer les défis qui l'attendent durant son mandat, le gouverneur de la ville de Kinshasa a indiqué qu'à la prise de ses fonctions, il avait rencontré tellement de problèmes qu'il ne savait où commencer.

Et pour montrer l'ampleur de ces problèmes, il a rappelé à l'assistance ce qu'a été la ville de Kinshasa au lendemain de l'indépendance du pays en 1960.

"En 1960, Kinshasa n'avait que 400.000 habitants, alors qu'en 2019, elle en compte 15 millions et en 2030, il y en aura 30 millions ", a-t-il déclaré. Le nombre des routes, d'écoles et d'hôpitaux était adapté à la population de l'époque. "Mais, a-t-il souligné, le nombre de ces routes n'a pas pour autant augmenté. Ces routes ne se sont pas modernisées ". D'où, l'ampleur de problèmes que connaît aujourd'hui Kinshasa en termes de transport, de mobilité, a-t-il fait remarquer.

PROMESSE DE REHABILITER LES SERVICES D'HYGIENE ET DE SALUBRITE

En outre, très nostalgique, le premier Kinois a rappelé qu'en 1960, il y avait le service d'hygiène qui assurait l'hygiène générale dans nos quartiers. " Mais par notre propre négligence, nous avons tout abandonné ", a-t-il regretté. Mais, il a promis la réhabilitation des services d'hygiène et de salubrité dans toutes les communes de Kinshasa.

D'où, l'appel pathétique du premier citoyen de Kinshasa, adressé à ses compatriotes de Mont-Ngafula. Il leur a montré les conséquences qu'il y a à mal gérer l'environnement. "Ainsi commençons à mettre de la propreté dans nos maison, nos avenues, nos quartiers et notre commune de Mont-Ngafula. Aujourd'hui, Kinshasa pue, Kinshasa est malpropre. Rectifions le tir. Les saletés que nous jetons sur la route, dans les caniveaux, dans notre rivière, vont boucher les caniveaux et les eaux de pluie vont, par conséquent, inonder nos maisons "

RUPTURE AVEC LE PASSE

En passant, il a fustigé les constructions anarchiques qui impactent négativement notre environnement avec des conséquences néfastes, lorsque la nappe phréatique est empoisonné.

Il a, par conséquent, appelé la population de Mont-Ngafula à faire la rupture avec le passé. " Gardons notre environnement très propre, nos rues, nos quartiers très propres. Adoptons dès maintenant, le comportement de rupture. Personne au monde ne peut accepter de vivre dans la crasse, dans l'insalubrité ", a déclaré Gentiny Ngobila.

Pour clore ce point, il a annoncé à tous les chefs de quartier et au bourgmestre le lancement prochain, lors du lancement officiel de ''Kinshasa Bopeto'', du concours devant primer le meilleur quartier en matière de salubrité.

Au sujet des nuisances sonores, le gouverneur Gentiny Ngobila n'a pas été tendre avec ceux qui dérangent la quiétude des Kinoises et Kinois, en diffusant très bruyamment de la musique. Il s'agit des bars et de certaines églises où on ne rencontre que quelques fidèles.

CONSEQUENCES DES NUISANCES SONORES

Dans une démarche pédagogique, le Gouverneur Ngobila Mbaka a révélé les conséquences dues aux nuisances sonores qui dérangent élèves, étudiants, travailleurs, malades…

La RDC est l'un des rares pays où les gens prient beaucoup et bruyamment pour des besoins économiques (de la vie), ce qui n'est pas le cas sous d'autres cieux. Dans un sens humoristique, il a demandé aux uns et aux autres de prier Dieu pas comme un colon, mais comme un père.

Pour M. Ngobila Mbaka, en dépit de notre amour envers la musique, lui-même y compris, "nous devons respecter la quiétude des autres, leur santé, leur bien-être". Dans la foulée, il a rappelé l'heure à laquelle on doit mettre fin à la diffusion de la musique dans des bars : de lundi à vendredi : 21h 30 et le week-end : minuit. Il a menacé tout récalcitrant de sanctions sévères.

Le gouverneur de Kinshasa a, enfin, invité la population à adopter de nouvelles habitudes et à léguer aux enfants un beau pays.