« Nzambe nde roulage » avec Michée Mulumba, un modèle de succès, un repère pour la jeunesse congolaise

« Nzambe nde roulage », une expression courante dans son cercle le plus restreint pour dire simplement que « c’est Dieu le régulateur de toute chose dans la vie des hommes ». Michée Mulumba Tshimpaka, assistant personnel du chef de l’Etat, c’est de lui dont on parle. Jeune homme dont le parcours ne diffère en rien de ces contemporains caractérisé par la galère, les vicissitudes de la vie, des contrariétés qui ont finalement conduit « Mimul », pour les intimes, là où il est.

Manque des frais académiques, de logement et saturé des promesses de voyage qui nourrissent les espoirs de plus d’un congolais, hypothéquant leur avenir… Mimul, les a tous connus. Que pouvait-il encore attendre de la vie ?

Heureusement pour lui ! Licencié en communication sociale à l’Institut facultaire des sciences de l’information et de la communication (Ifasic) et journaliste, il a vu l’opportunité dans la main tendue de Félix-Antoine Tshisekedi alors simple fils de l’opposant historique, là où le commun des congolais auraient vu un avenir incertain. Car, le parti de l’opposition (union pour la démocratie et le progrès social, udps) était trempé dans un cycle infernal de protestation, dont le combat à caractère extraverti ne profitait qu’à une poignée de ses membres.

« Il ne faut jamais baisser les bras malgré les hauts et les bas que la vie nous réserve »

« Ma mère avait peur que je reste à Mbuji-Mayi de peur que j’aille travailler comme les jeunes de mon âge dans des carrières de diamant. Elle avait vu juste et elle avait décidé de me faire voyager à Kinshasa pour poursuivre mes études. Je suis orphelin de père, donc ma mère a joué sur les deux tableaux, sur le tableau de maman et sur celui de papa. Quand je suis arrivé à Kin, j’ai été hébergé par l’oncle paternel de ma mère », s’est confié Michée Mulumba.

Malgré les déboires, Mimul n’avait qu’un seul objectif : poursuivre ses études, en Europe, bien sûr, comme tous les jeunes de son âge. Et trois années d’attente, passées dans l’oisiveté, se sont écoulées de suite avant qu’il ne se rende compte que la promesse de son oncle volait en éclats.

C’est là qu’il prit les choses en mains, et s’inscrit à l’université cardinal Malula en faculté de droit... pour un bref passage d’un mois, question de « m’occuper », raconte l’oreille du chef.

Avec sa Maman

En 2005, il va finalement à l’Ifasic où il obtint son diplôme de licence. Mains bredouilles, aucune relation verticale et frêle physiquement, Mimul a affronté la vie avec un courage indéfectible. Dans le souci de financer, seul, ses études en sciences de l’information et de la communication, Michée Mulumba a travaillé comme receveur dans un bus de marque Mercédès 508. « J’ai dû recourir à un vieux à moi qui faisait le taxi bus pour lui expliquer ma situation. Je n’avais pas le choix. J’ai fait ce boulot de receveur pendant deux ans… J’ai étudié à l’IFASIC les jours pairs et les jours impairs je me rendais à mon poste, le receveur de la 508 », précise-t-il.

De receveur à l’assistant du président de la RDC, « l’ennemi de la galère » y est arrivé

Lors de la publication des résultats des élections

« C’est à travers Facebook que j’ai fait connaissance avec le président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo », se souvient Michée.

« Comme tout jeune kinois, je surfais sur internet, j’étais dans un forum où on parlait politique et j’intervenais très souvent sans savoir qu’il y avait un monsieur qui me lisait sous cap sans pourtant se manifester. Il appréciait mes interventions. Un jour le Monsieur m’a écrit en privé, le Monsieur s’appelle Félix-Antoine Tshisekedi, l’actuel président de la RDC ».

Une belle pioche qui a aiguisé sa plume sous la conduite de l’éditeur Marcel Ngoyi du journal La Prospérité dont la pertinence de ses interventions a attiré Félix Tshisekedi au point d’accepter de financer ses études de licence à l’Ifasic. « Le premier contact physique avec le président Félix Tshisekedi, c’était en 2010 quand il revenait de Bruxelles. Il m’a dit juste une phrase ! "Tu es trop petit, tu as une petite taille" », se rappelle Michée Mulumba. Et cela, avant de me signifier « qu’il voulait de moi dans son entourage. Il m’a demandé d’arrêter avec mon travail de receveur, et a pris la décision de payer pour moi la première année de licence et la deuxième ».

De la 10ème rue/Limete résidentiel, aux différentes marches à travers les artères de la capitale, aux confins de la république durant la campagne électorale ; sa disponibilité, ses ambitions politiques, sa patience et surtout sa foi en un lendemain meilleur l’ont rapproché de cet homme, aujourd’hui, garant de la nation congolaise.

La loyauté de Michée Mulumba a payé. Contre vents et marées, il s’est montré fidèle au président national de l’UDPS. Aujourd’hui, il est assistant personnel du chef de l’Etat, Félix Tshisekedi, et est marié à une merveilleuse femme. Comme pour dire que la vie réserve plein de surprises. A chacun de tirer sa propre leçon.

Bénédiction nuptiale en présence du couple présidentiel