Sport
Déroute historique, prestation honteuse, naufrage, désastre. Depuis ce matin, ces quelques mots doivent résonner dans la tête des joueurs du Barça tel un effroyable refrain. Celui qu’on tente de balayer d’un revers de la main mais qui croupit, subsiste et tourmente. Humilié par le Bayern (2-8), le Barça est K.O debout. Mais plus que 11 joueurs, c’est toute une institution qui voit ses fondations menacées. Une question se pose alors : comment en est-on arrivé là ?
Il serait évidemment logique de pointer Quique Setien du doigt. Arrivé au club en janvier 2020 au relais d’un Valverde licencié, le technicien de 61 ans n’a jamais su imposer sa griffe. Noyé dans l’oppressant océan d’égos catalans, il a souvent semblé dépassé par les événements, éphémère acteur passif d’un scénario qui lui échappe.
Sa gestion du cas Antoine Griezmann pose d’ailleurs question. Tantôt titularisé et responsabilisé, tantôt mis de côté tel un vulgaire joueur de complément, le Français oscillait comme un pendule entre le terrain et le banc de touche, sans trouver sa vraie place sur l’échiquier. Symbole d’une équipe bancale, à la recherche du moindre équilibre salvateur.
Saqué par la direction catalane quelques minutes après la déroute face au Bayern, Quique Setien est évidemment l’un des responsables attitrés. Mais tirer aveuglément à boulets rouges sur l’ambulance Setien alors qu’elle a déjà deux pneus crevés serait bien trop facile. Non, aujourd’hui le problème au Barça est bien plus profond.
Et il semble quasiment être structurel. Parce que les Catalans n’ont jamais réellement su anticiper les retraits, pourtant annoncés, de Xavi et Iniesta, ses deux maîtres à jouer des années 2000. Orphelin de ses maestros qui parvenaient à faire tourner la boutique quasiment seuls, le Barça s’est réfugié derrière un prestigieux plan d’attaque, sorte de poudre aux yeux censée calmer les grandissantes complaintes des supporters : faire exploser sa tirelire pour transférer des grands noms du football.
Du talent pur mais une absence d’âme
Vidal et Messi sans solutions face à la furia du Bayern (2-8).
Vidal et Messi sans solutions face à la furia du Bayern (2-8). - © Frank Hoermann - BELGAIMAGE
Philippe Coutinho, Ousmane Dembélé, Antoine Griezmann. Sur le papier, les transferts entrants avaient quelque chose d’alléchant, d’intriguant. Par séquences et grâce à leur talent intrinsèque, les nouveaux transfuges ont même semblé apporter quelque chose.
Mais sans le savoir, ce Barça, aveuglé par les phares et les pseudos vérités d’un football toujours plus tourné vers l’argent, avait raté l’essentiel. Parce que plus que du talent, il fallait insuffler à cette équipe un supplément d’âme, de grinta et de culture catalane. Chose que, malgré tous leurs efforts, Dembélé, Coutinho&Co n’avaient pas.
Résultat, ces derniers mois, le grand Barça ressemblait davantage à un pantin désarticulé. Son onze de base avait fière allure sur papier, certes, mais il ne savait plus jouer ensemble. Le mythique tiki-taka, qui avait tant fait rêver, semblait n’être qu’un chimérique souvenir. Ce Barça-ci, n’avait plus rien de collectif et ne surnageait que grâce aux exploits d’un Messi ou d’un Suarez.
Et ce qui devait arriver arriva. Face à un Bayern rodé, collectif, bâti sur une formation ultra-efficace et qui symbolise finalement tout ce que le Barça actuel n’a pas, les Catalans ont fait illusion. Comme d’habitude. Ils auraient même pu mener si la frappe de Leo Messi n’avait pas trouvé le poteau. Mais finalement, le fragile édifice catalan s’est écroulé, emporté par la furia bavaroise.
Aujourd’hui, ce Barça, Messi-dépendant, se retrouve à la croisée des chemins, humilié, poussé dans ses retranchements pour la seconde saison consécutive. L’équipe semble être à bout de souffle, en fin de cycle et les supporters grondent. Faut-il faire table rase d’une saison plus que morose et recommencer à zéro ?
Gérard Piqué s’est montré brutalement honnête en interview. S’il faut refonder l’équipe et insuffler du sang neuf, il partira en premier. Et dans son sillage, d’autres pions majeurs pourraient suivre. C’est désormais inévitable, la révolution ne fait que commencer au Barça, sevré de tout trophée pour la première fois depuis 2008. Une éternité pour un géant européen, aujourd’hui plus que jamais géant aux pieds d’argile.
Le code à 7 caractères (précédé de « @ ») à côté du Nom est le Code MediaCongo de l’utilisateur. Par exemple « Jeanne243 @AB25CDF ». Ce code est unique à chaque utilisateur. Il permet de différencier les utilisateurs.
Les plus commentés
Politique Blocage de la formation du gouvernement : «l’arbitre a perdu son sifflet, si l’arbitre continue comme ça, l’avenir du pays est compromis» (JC Katende à Tshisekedi)
13.05.2024, 14 commentairesPolitique Le Premier ministre sortant, Sama Lukonde, annonce sa candidature au poste de Président du Sénat
13.05.2024, 8 commentaires
Ils nous font confiance