Kalev doit répondre de ses actes( les victimes)

Kalev Mutond, ancien patron du renseignement  monopolise de nouveau l’attention des kinois, avec son invitation ce jeudi, au parquet général près la cour de Kinshasa/ Gombe. Connu dans l’ancien régime comme tortionnaire des opposants, plusieurs  plaintes ont été déposées contre lui. Après l’invitation, sera-t-il inculpé? Va-t-on  assister à  un  2ème procès historique, après  celui de Vital Kamerhe(condamné à 20 ans des travaux forcés pour détournement des deniers publics) sous Félix Tshisekedi? Ses victimes réclament justice.

Les victimes n’ont pas réussi à effacer de leur mémoire, les tortures et autres sévices leur infligés par l’Agence nationale de sécurité sous Kalev. Si hier leur cri ne pouvait être entendu, aujourd'hui ce n’est plus le cas. Les autorités ont reçu plusieurs plaintes en relation avec les violations commises pendant l’ancien régime. Les plaignants espèrent obtenir gain de cause et que le présumé responsable soit amené à rendre des comptes.

 Simon Bowulu, à l’époque membre de la jeunesse du Rassemblement de l’opposition raconte son calvaire.

" A l’époque j’étais dans la jeunesse du rassemblement avec les jeunes d’autres partis de l’opposition dont l’Udps. Réunis dans le cadre des préparatifs d’une manifestation contre le glissement, il y avait des tracts à  distribuer; nous avons été arrêté, ensuite conduits en prison. David Mukeba, aujourd'hui l’un des conseillers du chef de l’État, peut certifier ces faits. Là bas, nous avons reçu la visite des deux ministres : Kokonyangi et Kabange Numbi qui nous ont proposé des postes ministériels. David Mukeba comme ministre des Sports, moi, son directeur du cabinet. En prison, les services nous ont apporté de papier duplicateur, pour composer notre cabinet".
Et de poursuivre, "dans les geôles de l’ ANR, " na ébale ya Ngando", où nous avons rencontré Kalev, tout était réuni pour nous effrayer.
 Marie Ange Mushobekwa, ministre des Droits Humains de l’époque, a même plaidé en notre faveur, elle a écrit à Kalev, pour lui demander de nous traiter avec dignité, en mettant fin aux sévices qui  nous étaient infligés. On l’a accusé pour qu’il soit arrêté".

Moïse Moni Della, opposant au régime Kabila satisfait de l’interpellation de l’ancien patron du Renseignement congolais,  et approuve son arrestation.

Selon lui, l’Agence  nationale de renseignement  sous Kalev arrêtait arbitrairement des opposants,  les détenait dans des conditions inhumaines, leur faisant subir des mauvais traitements y compris la torture. L’ancien patron de l’ANR s’est arrogé des prérogatives de  procureur."Qu’on assiste pas à un théâtre, où après l’invitation,  il n’ y  a rien, aucune poursuite. Kalev Mutond est vivant, plusieurs victimes ne se présenteront pas au tribunal, car décédés, leurs familles sont encore sous  le  choc. Mieux vaut tard que jamais! Aujourd'hui,  il va répondre de ses actes. Il y a eu beaucoup de crimes".

Il se dit prêt à fournir des preuves en cas d’absence,ou insuffisance de ces dernières.