Politique
Le gouvernement congolais et la Monusco ont signé, mercredi 15 septembre, le Plan de transition pour la sortie échelonnée et durable de la Monusco de la République démocratique du Congo. Les deux parties ont élaboré un document contenant 18 jalons et beaucoup d’indicateurs qui expliquent comment le travail doit être fait, donc mis en œuvre pour qu’à un moment donné, la mission qui s’appelle Monusco puisse partir de façon graduelle, responsable et durable de la RDC. Ce Plan s’étale jusqu’en 2024. C’est clair. La Monusco s’en ira certainement en 2024 si le plan signé avec le gouvernement est appliqué. Mais quel héritage les troupes des Nations Unies vont-ils laisser au peuple congolais, surtout aux populations meurtries de la partie Est du pays ? Quoiqu’il en soit, le bilan de la mission onusienne en RDC, en de 22 ans, est mitigé.
Pour d’aucuns, cette mission la plus couteuse avec un budget annuel d'environ 1,5 milliard de dollars s’est illustrée surtout à faire la comptabilité des populations civiles qui tombaient et tombent encore sous les affres de la barbarie des belligérants que de les protéger réellement. Plus que cela, les Casques bleus de la Monusco ont été, à plusieurs reprises, accusés de tremper dans le trafic illicite des « minerais de sang ». Cette thèse a maintes fois été soutenue pour prouver pourquoi l’insécurité dans l’Est de la RDC ne pouvait être résorbée, puisque, pour plusieurs acteurs, elle constitue un « job » afin de se remplir des poches. Mais l’autre question, c’est celle de l’après-Monusco : le gouvernement congolais a-t-il suffisamment des atouts pour s’assumer, en assurant « efficacement » la sécurité des populations là où la Monusco le faisait tant bien que mal ? Il y a des coins dans ce pays où pour y accéder (ceci concerne même les gouvernants), il faut être escorté par les troupes onusiennes ou transporté par leurs engins.
Qu’adviendra-t-il après ? S’il est vrai que la RDC, qui a besoin de prendre son envol et d’assumer pleinement sa souveraineté, ne devra pas demeurer éternellement accrocher aux mamelles d’une mission onusienne qui donne plus d’ombre que de lumière, il est aussi vrai qu’on ne peut pas se débarrasser d’un habit encombrant puisqu’on a envie de courir vite, oubliant qu’on est resté nu. En précipitant la sortie échelonnée de la Monusco, les autorités congolaises devraient veiller à ne pas glisser dans un souverainisme et un nationalisme béat.
Le Premier ministre, Jean-Michel Sama Lukonde, a présidé, le mercredi 15 septembre 2021 à la Primature, la réunion de signature du Plan de transition pour la sortie échelonnée de la Mission de l’Organisation des Nations-Unies pour la Stabilisation du Congo (MONUSCO), de la République Démocratique du Congo. C’était en présence du ministre d’État au Plan, du vice-ministre des Affaires étrangères et de la délégation de la Monusco.
Selon Bintou Keita, représentante spéciale du Secrétaire général des Nations-Unies en RDC, qui a conduit la délégation onusienne, il s’agit de la conclusion d’un long travail entre les deux partenaires, à savoir la Monusco et le gouvernement congolais.
« Je suis ici avec toute une équipe. Nous avons rencontré son Excellence Monsieur le Premier ministre afin de conclure le travail qui nous a tous occupés depuis l’établissement du groupe de travail conjoint, le 5 juillet dernier, pour signer le Plan de transition de la Monusco et que ce plan, en le signant, soit formellement transmis au Conseil de sécurité des Nations Unies. Et donc, ce document va être discuté au Conseil de sécurité et d’ici quelques temps, nous aurons un retour de ce que les membres du Conseil de sécurité apprécient et comprennent des discussions. Parce que nous avons vraiment eu des discussions, des échanges et de vrais dialogues entre la partie gouvernementale et la partie onusienne. Sous le leadership de Monsieur David Mclachlan-karr et de toute l’équipe, à la fois des agences, fonds et programmes et de la mission de la Monusco », a déclaré à la presse la patronne de la mission onusienne en RDC.
Bintou Keita a aussi confié à la presse que le document signé ce jour donne des indicateurs clairs sur le retrait de la mission onusienne.
« Ce document contient 18 jalons et beaucoup d’indicateurs qui expliquent comment le travail doit être fait, donc mis en œuvre pour qu’à un moment donné, la mission qui s’appelle Monusco puisse partir de façon graduelle, responsable et durable de la République Démocratique du Congo », a-t-elle expliqué.
Respect des obligations
Pour la partie « gouvernement congolais », ce plan partira jusqu’en 2024 et contient non seulement les étapes qui devront être franchies en termes de violences à l’Est du pays, mais contient aussi les obligations du gouvernement congolais et de la Monusco, comme l’a déclaré Christian Mwando, ministre d’Etat au Plan.
« Depuis un certain temps, le chef de l’État nous avait donné la mission de finaliser avec la Monusco, le Plan de transition pour la sortie échelonnée et durable de la Monusco de la République démocratique du Congo. Donc, nous nous sommes mis d’accord entre les deux parties et nous avons fait un plan jusqu’à l’horizon 2024. Ce plan précise les obligations du gouvernement congolais et de la Monusco. Ce plan donne également les étapes qui doivent être franchies en termes de fin des violences au niveau particulièrement de l’Est, au niveau de la protection de la population, au niveau de la stabilisation communautaire, au niveau du désarmement et de la réinsertion. Nous avons mis ensemble ces idées. Nous nous sommes mis d’accord sur des étapes à franchir, et c’est cet accord-là qui a été formalisé aujourd’hui entre les deux parties. Il va rester maintenant l’étape de l’exécution sur laquelle nous allons encore nous mettre d’accord à partir du moment où nous aurons l’accord final du Conseil de sécurité », a dit en substance Christian Mwando Nsimba.
Pour rappel, la Mission de l'Organisation des Nations unies en république démocratique du Congo (Monuc), devenue la Mission de l'Organisation des Nations unies pour la stabilisation en république démocratique du Congo (Monusco)1 le 1er juillet 2010, est une mission de maintien de la paix en république démocratique du Congo de l’ONU. Elle a été créée par la résolution 12792 du Conseil de sécurité, le 30 novembre 1999, avec un budget annuel d'environ 1,5 milliard de dollars.
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