Politique
L’Assemblée nationale a entériné le choix de Denis Kadima comme président de la Commission électorale nationale indépendante ce samedi 16 octobre 2021 malgré la contestation de la Conférence Épiscopale Nationale du Congo (CENCO), de l’Église du Christ au Congo (ECC), du Front Commun pour le Congo (FCC/Kabila) et de Ensemble pour la République de Moïse Katumbi.
À l’Assemblée nationale, c’est par un vote à main levée que son nom a été entériné par la majorité des membres de l’Union sacrée lors de la plénière ce samedi. Avec lui, douze autres personnalités issues de la majorité et de la société civile ont vu leur désignation validée au cours d’une plénière sous haute tension. C’est une étape majeure franchie dans ce processus, mais les contestations sont vives côté opposition et même au sein de la majorité pro-Tshisekedi.
Contesté, Denis Kadima succède donc au déjà controversé Nangaa
Le choix s’est donc fait sans le consentement des membres de l’Eglise catholique et de l’Eglise du Christ au Congo (protestant) qui, à plusieurs reprises ont dénoncé des « pressions » orchestrées par le pouvoir pour imposer la candidature de Kadima, jugé trop proche de Félix Tshisekedi. Les deux institutions ont annoncé disposer des preuves de ces pressions sans les révéler publiquement jusqu’ici.
Denis Kadima succède donc dans la controverse et la tension à Corneille Nangaa, acteur majeur du fiasco général du scrutin de décembre 2018.
Pour le député de la majorité présidentielle André Mbata, président de la commission qui a recommandé d’entériner ces désignations malgré l’absence de consensus, l’Assemblée nationale s’est acquittée d’un devoir.
« Lorsque l'Assemblée nationale doit s'acquitter de sa mission, est-ce que c'est un forcing ? Dans les prochains jours, le président de la République pourra prendre une ordonnance présidentielle pour investir les membres de la Céni qui viennent d'être entérinés. »
Prise de contrôle de la Céni par le camp présidentiel
L’opposition dénonce une prise de contrôle de la Céni par le camp présidentiel. Colère du député de la coalition pro-Kabila Félix Kabange Numbi : « Ça, c'est la pensée unique qui continue. Nous ne pouvons pas comprendre que dans une séance plénière qu'on ait identifié 145 députés et qu'on tienne une séance d'entérinement du bureau de la Céni. Nous avons été attaqués et ça, c'est très grave. On a laissé entrer ces hommes armés à l'intérieur de l'hémicycle et qui ont touché même à l'intégrité physique des députés du FCC. Nous disons non ! (...) Nous invitons le peuple congolais à se prendre en charge, car si c'est dans ce climat que se dérouleront les élections de 2023, nous pouvons y mettre une croix. Nous appelons à un large consensus national. »
Ce forcing, comme l’appelle l’opposition, hérisse au sein de la majorité présidentielle. Les députés pro-Katumbi dénoncent la désignation de l’un des leurs au poste de rapporteur adjoint de la Céni, sans accord des instances de leur parti.
« Il n'y a pas eu compromis, nous ne comprenons pas comment l'un de nous se retrouve sur cette liste. Il y a fraude, corruption et débauchage. L'acte qui a été posé dans le sens de cet entérinement, c'est un acte tout à fait crapuleux. Des choses pour lesquelles on manque même de qualificatifs », tempête Dieudonné Bolengetenge, secrétaire général du parti de Katumbi, Ensemble pour la République.
Avant même la validation de l'Assemblée nationale, au terme d'une marche de protestation hier, Martin Fayulu, coordinateur de la coalition Lamuka, a mis en garde le pouvoir contre tout passage en force.
De son côté, la Conférence épiscopale nationale du Congo, la Cenco par la voix de l'Abbé Donatien Nshole appelle le président congolais à prendre ses responsabilités.
« C'est la toute première fois que la contestation d'un candidat président de la Céni atteint les proportions du cas de Denis Kadima. Ce sont des signes qui ne trompent pas. Nous voulons des élections apaisées, crédibles et nous sommes convaincus qu'avec Kadima, on ne les obtiendra pas ! »
Reste maintenant au président Félix Tshisekedi a entériné (ou pas!) ce choix. Sa majorité politique pourrait perdre certains de ses membres dans un avenir proche vu la position de Moïse Katumbi sur cette « ligne rouge » à ne pas franchir que représentait cette installation du Bureau de la CENI « sous pression du pouvoir politique et sans consensus entre les confessions religieuses ».
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Denis Kadima à Kinshasa, le 28 juillet 2021. © Sonia Rolley/RFI