Quel impact de l’élan patriotique pour la guerre à l’Est ?

Depuis la reprise de la guerre entre les FARDC et le M23 soutenu par le Rwanda dans l’Est de la RDC, la population congolaise se mobilise derrière les FARDC. Ceci, à travers des messages de sensibilisation, l’organisation des marches de soutien ainsi que des dons aux militaires qui combattent l’ennemi. En effet, l’opinion s’interroge si ce sursaut de patriotisme peut avoir un impact sur cette guerre. Face à cet élan qui caractérisent les Congolais tant du pays que de l’étranger vis-à-vis de la situation actuelle de l’Est, les avis divergent quant au soutien aux FARDC.

Raoul Mukengeshayi est acteur politique indépendant. Pour sa part, il ne voit aucun impact. Cela est tout simplement pour lui du populisme. ”On se rend compte que beaucoup d’acteurs politiques aujourd’hui le font pour se faire valoir. Qu’on entende parler d’eux. Je pense que ce n’est pas opportun. Cela ne sert pratiquement à rien. Le plus important, c’est de trouver des solutions”.

Par contre, Jeff Mbiya cadre de la Société Civile soutient la démarche patriotique des Congolais. ”L’armée nationale est organisée par l’article 187 de la constitution. Elle est au service de la population. Face à l’agression ou aux hostilités comme c’est le cas avec les M23, la population ne doit que jouer son rôle. Celui d’être derrière son armée”. Car, dit-il, ”Si l’armée ne joue pas correctement son rôle, c’est la population qui en sera victime. C’est ce qui justifie ce sursaut de patriotisme derrière les FARDC”.

Des stratégies pour barrer la route à l’ennemi

Mais il faut dire que ce qui est important, c’est de trouver des stratégies pour mettre fin à cette guerre et ramener la paix dans la partie Est de la RDC. ”Nos dirigeants doivent essayer de restructurer l’armée, vu qu’il y a beaucoup d’infiltrés. Combattre également les causes de cette guerre aux allures politiques”. Et d’ajouter : "C’est nécessaire aussi de revoir la situation sociale des militaires qui combattent au front. Ils laissent leurs familles pour se sacrifier dans l’intérêt de la nation. Il faut aussi améliorer leurs conditions de vie sur le plan financier, matériels ainsi que logistique”, dit-il.

L’union fait la force, dit-on, cette unité est selon Jeff Mbiya un signal fort. ”Soutenant l’armée, nous rassurons la paix. C’est un message fort que nous adressons aux ennemis de la paix et qui veulent nous déstabiliser. Et de cette façon, les étrangers auront peur. Car, dans les conflits, les gens profitent de la division au sein des communautés pour attaquer le pays”.

”Mais cette fois-ci, le pays n’est pas divisé, il est uni derrière son armée. Nous sommes très honorés et très satisfait”. Puisque, dit-il, ”Cette fois-ci, on a compris d’une part que le M23 joue le rôle de l’étranger, notamment de déstabilisation. Dans les localités où le M23 opère, c’est la où la RDC et l’Ouganda devraient commencer une autoroute. Question d’ouvrir les transactions au niveau international et régional. C’est comme ça que le M23 empêche la mise en œuvre de ce projet routier devant désenclaver toute la partie Est du pays. Et d’autre part, on a compris que ces rebelles jouent le jeu du Rwanda qui profite de la déstabilisation du pays”.

Des moyens pour l’armée

A noter que les FARDC ont besoin d’être soutenus non seulement moralement, mais aussi financièrement. Par conséquent, un budget important doit être alloué à l’armée congolaise. ”Il faut faire pression aux élus à voter la loi portant sur la programmation budgétaire pour l’armée congolaise. Cette loi va permettre à l’armée d’acquérir les matériels modernes ; d’avoir des infrastructures appropriées ; de construire des camps militaires afin de vivre dans des conditions acceptables. Ainsi, cela pourra aussi améliorer leurs conditions sociales, professionnelles. L’armée est non seulement pour un Président de la République, mais pour tous le peuple congolais”, dit encore Jeff Mbiya.

Rappelons que la situation dans l’Est du pays est sous contrôle. Étant donné que les forces loyalistes congolais ont repoussé les rebelles du M23 après les violents affrontements du lundi 6 juin 2022. Celles qui ont coûté la vie à deux soldats congolais.