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Elles étaient huit. Huit femmes venues, pour la première fois devant les prévenus et les juges, raconter leur viol. Elles étaient vêtues d’une robe noire intégrale, le visage voilé. « Un témoignage délicat, entrecoupé par l’émotion », racontent les avocats sur place.
Toutes ont dit avoir entendu des tirs vers 19h, le 22 novembre 2012, s’être réfugiées dans leur maison, avant que des militaires ne forcent la porte.
« Comment savez-vous qu’il s’agit de militaires ? », a demandé le juge. Les lampes torches qu’ils tenaient à la main leur auraient permis d’entrevoir leur uniforme.
« Pourriez-vous reconnaître votre agresseur ? » a de nouveau interrogé le juge. A cette question, la réponse – inlassablement - a été « non » car « trop d’obscurité et trop de peur », ont répondu ces femmes.
C’est la principale difficulté de ce procès. En effet, aucune victime n’a pu livrer d’identité. Cependant, les avocats de la partie civile se veulent confiants. Les auditions précédentes ont permis d’établir que les prévenus étaient à Minova au moment des faits. Le désordre, l’absence de commandement et l’existence de pillages sont avérés.
Tout l’enjeu désormais est là, c'est-à-dire établir si les prévenus n’ont pas seulement pillé mais aussi violé.
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