Côte d'Ivoire/Procès du "casse de la BCEAO" : verdict le 21 juin

En janvier 2011, pendant la crise postélectorale qui a endeuillé la Côte d’Ivoire, l’agence d’Abidjan de la BCEAO (Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest) se faisait cambrioler. L’ex-président ivoirien, Laurent Gbagbo, ainsi que trois de ses ministres, sont soupçonnés d’avoir orchestré ce casse.

Laurent Gbagbo et ses complices auraient organisé ce cambriolage pour obtenir de la liquidité, à un moment où l‘économie ivoirienne avait touché le fond, pour cause de guerre. C’est en tout cas ce que prétend l’accusation. Le procureur a requis jusqu‘à vingt ans de prison contre les accusés.

C’est hier mardi 3 mai que le verdict devait tomber. Mais le juge a fait comprendre que les éléments sont, en l‘état, insuffisants pour juger. Conséquence ? La date du verdict est reportée au 21 juin prochain et un supplément d’information a été ordonné en faveur des accusés et de leurs avocats. Cela, après quinze jours de procès et deux mois de mise en délibéré.

Selon le juge, aucun élément de réponse ne permet pour l’heure de connaître la somme d’argent qui a été volée des coffres de la BCEAO en janvier 2011, ni la valeur marchande des préjudices que cela a causé.

La défense crie au complot politique et parle de dossier inconsistant. Félix Bobré, avocat de la défense : « ça me révolte en fait, des procédures interminables, alors qu’on croit être au bout du tunnel. Qu’on nous dise : retourner à la case départ, moi ça me surprend ». La défense demande l’acquittement pur et simple de ses clients. Parmi les accusés, Gilbert Aké N’Gbo, Premier ministre de Laurent Gbagbo lors de la crise postélectorale et Désiré Dallo, ministre de l‘Économie et des Finances, toujours à la même période.

Quant à Laurent Gbagbo et Justin Koné Katinan, son ancien ministre du Budget, ils sont absents de ce procès. L’ancien président, parce qu’emprisonné à la CPI aux Pays-Bas et Justin Koné Katinan, en exil au Ghana.