Monde
Les Britanniques ont voté jeudi en faveur d'une sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne. Tour d’horizon des implications de ce vote dont les conséquences se feront sentir sur les 28 États membres.
"Partir c’est accepter les conséquences du départ", confiait, inquiet, Alastair Campbell, l’ancien directeur de stratégie de Tony Blair dimanche 19 juin à propos du Brexit. Vendredi, au lendemain du référendum sur une sortie de l'Union européenne (UE) qui a vu la victoire du camp du Brexit, les dés sont jetés.
Voici cinq conséquences probables pour le Royaume-Uni et l'Union européenne :
1- Un imbroglio administratif
La tâche s’annonce colossale. Comme dans un vrai divorce, il va falloir séparer les biens communs (bâtiments européens compris), renégocier les accords, penser la nouvelle répartition des parts budgétaires à 27 au lieu de 28 membres dans l'UE et les modalités de sortie de l’argent britannique, quatrième plus grosse contribution à ce pot commun. Pour ce, les négociations entre Bruxelles et Londres prendront plusieurs années, peut-être quatre à six ans. De très nombreuses réunions se tiendront et elles mobiliseront des centaines de spécialistes.
Seul problème, l’article 50 du traité de l’Union contenant la fameuse "clause de retrait volontaire et unilatéral" que va devoir saisir David Cameron prévoit un délai de sortie de deux ans. Ce délai devra sans doute être renouvelé. "Cela dépendra de la volonté des autres États membres, ils lâcheront du mou s’ils sont généreux afin de laisser le temps de négocier correctement les accords", espère Tim Bale, professeur de sciences politiques à l’université Queen Mary de Londres, contacté par France 24. "Si ce délai des deux ans s’écoule, nous devrons partir dans le chaos", redoute-t-il.
2 - Une Union européenne intransigeante envers les Britanniques
"Sans paraître ridiculement revancharde, l’UE ne rendra pas les choses faciles pour les Britanniques, car d’autres pays eurosceptiques souhaiteraient eux aussi quitter l’UE après le Brexit", explique Tim Bale. La Suède, les Pays-Bas ou le Danemark pourraient en faire partie. En revanche, les pays de l’Est, principaux bénéficiaires des aides européennes, ne seront pas les premiers à vouloir quitter le navire. "Dans un contexte de montée du populisme, la France non plus n’est pas épargnée par ce mouvement eurosceptique", fait remarquer l’universitaire britannique.
Face à la menace, les Européens, et particulièrement la France, tenante d’une ligne dure vis-à-vis des pro-Brexit, pourraient donc décider de faire preuve de fermeté en utilisant des moyens de dissuasion, comme le renforcement des contrôles pour les Britanniques avant de prendre l’Eurostar. Bruxelles pourrait aussi ne faire preuve d’aucune indulgence le moment venu lors de la renégociation des accords commerciaux britanniques et rétablir des droits douaniers au prix fort.
3 - La City transférée à Francfort
Dans le quartier d’affaire londonien, l’heure est à la crainte, rapportait mardi le quotidien Le Monde. La City a peur de perdre son "passeport" financier, un privilège que lui accorde l’UE et qui lui permet de revendre des produits financiers fabriqués à Londres dans tous les pays membres. Sans ce sésame, plusieurs prestigieux fonds d’investissement tels que JP Morgan ou des banques comme HSBC pourraient quitter Londres s’ils veulent pouvoir continuer de servir leurs clients dans les pays membres. "Le Royaume-Uni sera moins attractif, et le marché s’en ressentira", prédit aussi Tim Bale, qui rappelle que la livre sterling a chuté à chaque sondage donnant la victoire du Brexit. "À court terme, il n’est pas certain que les affaires s’en trouvent affectées. Mais au moment de faire un choix, les entreprises qui souhaiteraient investir se dirigeraient vers d’autres pays offrant l’avantage de se trouver sur le territoire du 'marché unique'. À long terme, cela impactera les affaires ici", analyse-t-il.
En conséquence, des milliers d’employés des banques d’affaires, dont de très nombreux Français expatriés, pourraient quitter la capitale britannique pour une autre place financière européenne. Francfort en Allemagne est favorite, qualifiée de "meilleure alternative" par plusieurs banquiers qui la préfèrent déjà à Paris, dont l’image est ternie dans l’univers de la finance.
4 - Une Union européenne à gauche toute
Un groupe d’universitaires britanniques du University College de Londres a fait le compte : près de 60 % des 73 eurodéputés britanniques appartiennent aux groupes centre-droit et eurosceptique. D’après cette étude, leur absence au Parlement européen renforcerait la gauche, "capable de former une majorité" pour la première fois depuis des années.
Des politiques européennes plus à gauche, telles que le développement d’énergie renouvelables au détriment du nucléaire, ou la taxation des transactions pourraient se voir encouragées. Toujours selon le même groupe de recherche, le poids de l’Allemagne dans l’institution européenne serait renforcé puisque le Royaume-Uni servait de balance entre Paris et Berlin.
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