Politique
Avec 18.285.927 d’électeurs valides, soit 45,38% du corps électoral convoqué pour les scrutins du 23 décembre 2018, les provinces de l’Est vont peser de tout leur poids dans la conquête du siège présidentiel. Voilà qui expliquerait la ruée vers l’Est des trois candidats président de la République en lice, à savoir Emmanuel Ramazani Shadary du FCC, Martin Fayulu de Lamuka et Félix Tshisekedi du Cach. Car, dompter cette partie du pays équivaudrait à s’ouvrir les portes du Palais de la nation.
C’est par l’Est, plus spécialement par les provinces démembrées du Grand Katanga qu’Emmanuel Ramazani Shadary, candidat du FCC à la présidentielle, a lancé sa campagne, avant d’aller à l’assaut depuis, hier mardi des provinces de l’ex-Equateur. C’est aussi par une province de l’Est, en l’occurrence le Nord-Kivu, que Félix Tshisekedi, candidat du Cap pour le changement (Cach), a choisi pour débuter sa campagne mardi. Martin Fayulu, candidat commun de l’opposition, réunie au sein de la coalition Lamuka, a promis également de lancer sa campagne présidentielle par l’Est, à partir des villes meurtries de Béni et Butembo.
A première vue, la coïncidence est trop frappante. Les trois candidats président de la République en lice se seraient – ils donné un mot de passe ? Pas du tout. Ils ont seulement eu le même reflexe politique. Tous les trois ont pris certainement conscience de l’importance que représentent les provinces de l’Est dans l’architecture électorale de la RDC.
En effet, la partie Est du pays représente à elle seule 45,38 % de l’électorat du pays sur les 40.287.387 électeurs validés par la Céni. Il s’agit plus spécialement des provinces démembrées du Grand Katanga (Haut-Katanga, Haut-Lomami, Lualaba et Tanganyika), de l’ex-province Orientale (Tshopo, Bas-Uele, Haut-Uéle et Ituri) et du Grand Kivu (Nord-Kivu, Sud-Kivu et Maniema).
La partie Ouest de la RDC, qui reprend les provinces de Kinshasa, du Kongo Central, de l’ex-Bandundu (Kwango, Kwilu et Maï-Ndombe) et de l’ex-Equateur (Equateur, Mongala, Tshuapa, Nord-Ubangi et Sud-Ubangi) pèse pour environ 38% du corps électoral général. Tandis que le Centre, qui regroupe les provinces du Grand Kasaï (Kasaï et Kasaï Central, Kasaï Oriental, Sankuru et Lomami), vient en dernière position avec un poids électoral équivalent à 16,5 %.
Quoi que corrompu par près de 10 millions d’électeurs fictifs, parce que sans empreintes digitales, le fichier électoral reste un outil de base dans la mise en œuvre de la stratégie électorale. Il sert d’ailleurs de boussole à tous les candidats présidents de la RDC dans le déploiement de leur équipe de campagne sur l’ensemble de la République. Avec ses 45,38% de l’ensemble de l’électorat, les provinces de l’Est exercent un grand attrait. La ruée vers l’Est rentre dans une stratégie de campagne bien réfléchie.
A tout prendre, les provinces de l’Est passent pour les faiseurs de roi. Conquérir l’Est s’impose pour tout candidat qui rêve du trône présidentiel au soir du 23 décembre 2018.
La route de la victoire
A quelques jours de la présidentielle, les électeurs de cette partie de la RDC seront courtisés dans tous les sens par tous ceux qui veulent pour avoir leur adhésion. Le message est clair : l’Est pèse. Au-delà de son poids électoral, tous les grands défis qui peuvent bien être dupliqués dans toute la RDC se retrouvent curieusement dans l’Est. Il s’agit aussi bien des questions de développement que sécuritaires. Autrement dit, s’adresser à l’électorat de l’Est, c’est comme propager en même temps un message sur l’ensemble de la RDC.
Bien sûr, les provinces de l’Est seront déterminantes à la présidentielle du 23 décembre prochain, mais il ne faut pas minimiser les poids des provinces de l’Ouest avec lesquelles il faudra compter au décompte final. Quant aux provinces du Grand Kasaï, elles paraissent à tout point de vue comme des « swing states » ; indécises, elles peuvent basculer dans un sens comme dans un autre à tout moment.
C’est dire que la présidentielle de décembre prochain sera entourée d’un poids sociologique très important. Ce scrutin a aussi l’inconvénient de ramener à la surface l’épineuse question du clivage Est-Ouest, avec le Centre comme arbitre. Avec une configuration aussi complexe, la victoire à la présidentielle du 23 décembre 2018 se jouera sur le fil entre les trois candidats en lice, à savoir Ramazani Shadary, Martin Fayulu et Félix Tshisekedi.
Pour l’instant néanmoins, le jeu reste ouvert de part et d’autre. Jusqu’au 23 décembre 2018, ils ont encore quelques jours pour convaincre les 40 millions d’électeurs repartis entre l’Est, l’Ouest et le Centre.
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