Politique
Pour de nombreux observateurs, la RDC est, depuis plusieurs mois, engagée en mode marche arrière comme si les promesses de Félix Antoine Tshisekedi étaient purement et simplement jetées aux oubliettes. Les choses se compliquent en effet sur de nombreux plans pour celui qui avait prédit la table rase et le grand changement.
Premières victimes de cet échec, les congolais qui lisent dans les indicateurs socio-économiques d’aujourd’hui le souvenir des années de turbulence qu’a connues ce pays que les kabilistes affirment avoir pourtant placé sur la voie de l’émergence. Le taux de change vascille, le pouvoir d’achat s’érode chaque jour un peu plus, les arriérés de salaires des fonctionnaires de l’état s’amoncellent dans un climat déjà contraignant de la lutte contre le coronavirus ; c’est la crise !
Sur le plan sécuritaire, les armées étrangères elles aussi piétinent allègrement les frontières congolaises ; un camouflet aux FARDC qui, grâce à une réforme menée durant de longues années par Joseph Kabila, avaient pourtant acquis le statut de 10ème armée africaine reconnue pour sa force de dissuasion. C’est donc une histoire du passé, les voisins remettent sur table leur agenda expansionniste, facilité par des frontières honteusement poreuses.
Du côté de la coalition, le temps s’est arrêté et les intérêts se sont croisés sans véritablement convergés ; les attaques de l’UDPS, de plus en plus frontales, pointent le FCC comme grand coupable de la débâcle nationale. Pour le Parti présidentiel, sans le FCC il ferait beaucoup mieux. Dernière sortie, celle d’Augustin Kabuya, haut cadre de l’UDPS qui condamne le manque de sincérité des partenaires FCC.
L’opinion nationale semble plus nuancée ; pour Norbert Nkanzu, chercheur au centre Démocratie et Développement, la Présidence Tshisekedi s’illustre surtout par une absence de vision clairement établie pour le progrès de la RDC. Il suffit, affirme t’-il, de jeter un coup d’œil sur ce qui se passe au cabinet du Président de la République pour cesser tout optimisme.
Il regrette également le déni de responsabilité dont fait montre le camp présidentiel. Le Président de la République qui préside tous les conseils des ministres et qui est au courant de tout ce qui se passe en RDC, devrait plutôt conduire ses troupes à s’assumer plutôt qu’à entretenir le jeu du « ce n’est pas moi, c’est le FCC ».
Son propre parti l’UDPS, miné par des tensions internes, n’a jamais été aussi fragile et ses militants opèrent comme des brebis sans berger, éclaboussant le Chef de l’état par un incivisme rarement observé pour un parti au pouvoir. La capacité de mobilisation reste à désirer après l’échec enregistré lors des marches du mois de juillet 2020 marquée par une sortie triomphale du FCC.
Les relations au sein de CACH, la plateforme qui unit l’UDPS et l’UNC, se sont fortement assombries depuis l’incarcération récente de Vital Kamerhe, stratège du ticket présidentiel, aujourd’hui neutralisé pour ne plus prétendre au statut présidentiel en 2023. Il paie sans doute le prix de sa naïveté qui l’empêchait de lire en FATSHI, un animal politique qui a défaut de savoir faire les choses sait au moins où il va.
La prochaine tour à abattre c’est le FCC, majoritaire dans les institutions et dans la rue ; et la stratégie consiste à accuser son partenaire qui lui a pourtant permis d’obtenir, grâce à la coalition, des positions que le poids politique de l’UDPS ne pouvait lui offrir.
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