Société
Depuis que la commission de censure des chansons et spectacles a pris la mesure d’interdire la chanson ”Mama Yemo” de l’artiste Jacques Kibinda Pembele dit ”Le Karmapa”, de nombreuses voix s’élèvent pour soutenir le musicien incriminé.
D’abord le ton monte parmi ses collègues artistes. Le parolier et auteur-compositeur Jean Goubald s’insurge contre cette mesure. ”Les chansons à censurer ne les sont pas; ils disent Kinshasa-Bopeto, mais Kinshasa-Bopeto doit commencer par la tête”, dit-il avant de trancher: ”un ami chante ce qu’il a vu, est-ce qu’il a menti? Dernièrement, je suis allé rendre visite à quelqu’un dans le pavillon privé de Mama Yemo, c’est sale, les toiles d’araignée…c’est honteux de présenter cet hôpital aux visiteurs étrangers”.
Le jeune artiste Alesh n’y va pas, lui, par le dos de la cuillère sur sa page Facebook. ”A l’heure où la ”vérité” ne sort que de la bouche des artistes qui ont une sacrée audace, j’aimerais ici dire ma colère face à l’acharnement,voire au harcèlement subi par l’aîné Karmapa”, a affirmé Alesh. D’après lui, la chanson Mama Yemo, combattue dès le premier jour, n’a fait qu’exposer les conditions répugnantes dans lesquelles les populations ”ordinaires” de la RDC reçoivent leurs ”soins de santé”.
Des réactions fusent aussi des milieux politiques. ” La chanson ”Mama Yemo” a été censurée mais la vraie question est celle de savoir : qu’a-t-on censuré ? La chanson ou la vérité contenue dans cette chanson ? S’interroge Daniel Mwana Nteba, acteur politique proche du pouvoir. Ce dernier estime que cette interpellation donne obligation au Gouvernement de se pencher sur la question soulevée autour de l’état dans lequel se trouve l’hôpital général de référence de Kinshasa, ex Mama Yemo.
Même son de cloche du côté de l’opposante Eve Bazaina, secrétaire générale du Mouvement de Libération du Congo (MLC), qui réagit en ces termes via son compte Twitter : ”vraiment ridicule de censurer la vérité!… Oui, tout médecin ne se comporte pas tel que dénoncé, je soutiens Karmapa…”
Dans cet élan de solidarité à l’artiste Le Karmapa, quelques militants du mouvement citoyen Lucha ont été reçus, le lundi 28 septembre 2020, à la Commission nationale de censure afin d’obtenir plus d’explications sur l’interdiction de la chanson ”Mama Yemo”.
Il faudrait savoir que pour son oeuvre censurée, l’artiste Le Karmapa pourrait payer entre 600 et 2000 dollars américains d’amendes à la commission nationale de censure des chansons et spectacles.
Dans le souci de lever le voile autour des taxes et droits qui entourent le travail de la Commission nationale de censure confié essentiellement aux techniciens du ministère de la justice, Zoom-eco.net a pu obtenir les détails sur les amendes et taxes en vigueur. Amendes et taxes payées à la Commission Nationale de Censure
Les amendes, taxes et droits dûs à la Commission nationale de censure et des spectacles sont réglementés par un arrêté interministériel du 31 octobre 2017, entre le Ministre de la Justice et le Ministre des Finances, portant fixation des taux des droits, taxes et redevances à percevoir à l’initiative du Ministère de la Justice, apprend-t-on à la Commission nationale de censure des Chansons et des spectacles.
En effet, dans cet arrêté signé par Henri Yav Mulang et Alexis Thambwe, respectivement ministre des Finances et ministre de la Justice à l’époque, il est prévu pour la Commission Nationale de Censure, quelques droits ci-après :
L’amende pour spectacles obscènes et spectacles interdits va de 600 à 2.000 dollars américains.
Tout créateur d’oeuvre de l’esprit concerné obtient tout d’abord une note de perception d’un service de la cellule de la DGRAD installée au sein de la Commission pour payer à la commission, avant de ramener la preuve de paiement.
La Commission a donc 60 jours pour se prononcer quant à l’autorisation ou non d’une chanson. Normalement, les artistes sont tenus de présenter une chanson en audio, puis ramener la vidéo, quand la chanson est validée.
D’après les informations recueillies sur place, il n’y a que deux artistes Tshala Mwana et Jossart Nyoka Longo qui suivent à la lettre la procédure avant la parution de leurs œuvres.
Certains reçoivent des notes de perception pour ne jamais revenir, d’autres lancent directement leur chanson juste au jour où ils paient leurs droits, sans attendre l’avis de la commission.
Hormis le cas de Jacques Kibinda Pembele dit Karmapa dont la chanson a été censurée et qui est toujours attendu pour donner ses moyens de défense, d’autres artistes sont soit, déjà censurés ou encore dans le viseur. Il s’agit entre autres de la Chanteuse Rebo, pour le clip de sa chanson “Mbote”, interdite depuis le 17 septembre car le clip a été jugé obscène.
Ferre Gola avec sa nouvelle Chanson “Regarde-moi” et Koffi Olomide pour sa chanson “B’Ado”sont dans le viseur, pour n’avoir pas présenté au préalable, leur œuvre à l’appréciation de la Commission de censure, et pour n’avoir pas payé les frais de l’État.
Selon la Commission de censure, elle joue le rôle de la police pour éviter la dépravation des mœurs tant décriées.
Au delà de son rôle pédagogique, la Commission nationale de la censure a l’obligation de mobiliser les recettes pour le compte du trésor public.
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