Politique
« Je mettrai en place une commission qui réfléchira sereinement sur comment nous doter d’une constitution digne de notre pays », tels sont les propos tenus par le Président Félix Tshisekedi sur la nouvelle constitution, lors de son échange avec les congolais vivant en Belgique à Bruxelles.
Cette annonce du président de la République vient de rencontrer le souhait le plus ardent et naturel du parti politique Congo Positif, qui, depuis un temps consacre sa lutte sur la dotation de la RDC d’une constitution non taillée sur mesure par les occidentaux.
Dans une interview accordée à Infosdirect.net lundi 06 mai, Dieudonné Nkishi, président national de cette formation politique est revenu sur des failles qui constituent le blocage du fonctionnement de l’appareil de l’État, synonyme d’une anomalie qui laisse le pays dans le sous-développement face aux multiples défis auxquels il fait face.
Ce chef des travaux à l’université de Kinshasa dans la faculté des sciences politiques et administratives, propose que les dispositions concernant le Président de la République et le Parlement soient modifiées.
Ci-dessous l’entretien entre Dieudonné Nkishi et la rédaction de Infosdirect.net.
Journaliste : Monsieur Dieudonné Nkishi, Bonjour, vous êtes acteur politique congolais, Chef des travaux à l’Université de Kinshasa et Président du parti politique Congo Positif, vous apportez votre soutien à la modification de la Constitution de la RDC après le voeu du Président Tshisekedi de mettre en place une Commission y relative, quelle est votre motivation?
Dieudonné Nkishi « Un pays ne se gère pas avec une Constitution étrangère. Qu’est-ce qu’on fait en fait, c’est clair qu’on ne peut pas toucher aux libertés fondamentales des citoyens, les droits et les libertés fondamentaux des citoyens doivent demeurer. Au niveau des institutions il faut retoucher les choses parmi les options, nous devons avoir un président fort et non affaibli comme nous en avons aujourd’hui, qui doit tout negocier avec les. Nous devons revenir clairement à un régime présidentiel.»
Journaliste : Qu’est-ce qui doit être touché, qui doit être modifié, que repochez-vous à l’actuelle constitution ?
Dieudonné Nkishi «Le mandat doit rester le même, renouvelable une fois, il y a des dispositions qu’on ne doit pas toucher, la durée et le nombre des mandats du Président de la République, ça doit continuer à être des notions tangibles, mais tout le reste on doit restructurer. Les pouvoirs doivent cesser d’être hybrides, là où il y a le pouvoir hybride, pouvoir exécutif et pouvoir législatif ça n’a jamais été facile, l’une des preuves est qu’aujourd’hui le pays est agressé, le Président doit reunir le Congrès, mais si le Président n’a pas une majorité et qu’il veut engager la guerre. Beaucoup de choses doivent être changées. Toutes les dispositions liées au Président de la République, toutes les dispositions liées au Parlement, les pouvoirs donnés au Parlement doivent être modifiés, on doit être dans un régime présidentiel au lieu d’un régime semi-présidentiel avec un clin d’oeil parlementaire. La forme de l’État doit être précisé, Est-ce qu’on est un État unitaire, un État fédéral, donc la forme doit être précisé, à partir de la forme de l’État le reste suit.
»
Journaliste : En 2011 vous aviez appelé à une conférence Constitutionnelle souveraine sur l’élaboration d’une nouvelle constitution, pouvons-nous dire que vous étiez déjà en avance dans la perception ?
Dieudonné Nkishi « Nous faisons de la révision, modification et changement de la constitution notre cheval de bataille depuis plusieurs années. En 2011, nous avions appelé à une conférence Constitutionnelle souveraine, quand on se réunit, ceux qui se réunissent qui vont lever les options, si le Président fait ça lui-même, c’est sa volonté qui sera exprimée là, et ça risque d’etre dangereux, mais s’il donne le caractère de souveraineté à cette Commission, à ce moment là, la Commission lève des options sur base des problèmes que nous avons connu, les réalités du pays, etc. C’était ça l’idée et c’est que le Chef de l’État vient de parler et que nous soutenons.
Journaliste : Pour vous, cette modification peut-être déclenchée à quel moment ?
Dieudonné Nkishi : «En tout cas pour moi dès demain, le plus vite possible, en tout cas de manière urgente, immédiatement, illico presto. C’est qui est sûr quand on dit changement de la Constitution, c’est pas la modification, je crois là il y a des trucs du bons sens, et là nous devons interpeller le Président, quand il met là Commission, il doit s’engager pour ne pas se présenter, car s’il se présente, Kabila aussi dpit se présenter. »
Journaliste : Comment pourra être la structure de la Commission, son travail, sa durée
Dieudonné Nkishi : «En mettant en place cette Commission, il faut d’abord déterminer le pouvoir de la Commission, c’est pourquoi il dit que la Commission doit réfléchir, il faut que les gens réfléchissent d’abord sur le sujet et déterminer le contour de tout ça, si on touche on mandat, que deviennent les anciens présidents, il peuvent se présenter ou ne peuvent pas se présenter, est-ce que le fait d’une nouvelle Constitution induit quoi. Cette Commission sera composées des enseignants de droit constitutionnel, nous les politiques, experts en sciences politiques. Qu’il confie cette mission à une université engagée en tant que telle. »
Journaliste : Vous avez tendance à qualifier l’actuelle Constitution d’être taillée sur mesure par les belligérants, est-ce la nouvelle que désirez, ne sera-t-elle pas aussi taillée sur mesure mais par les congolais eux-mêmes ?
Dieudonné Nkishi : «Il faut savoir que toute Constitution est le fruit d’un rapport de force, parmi les acteurs en présence, aujourd’hui qui sont les acteurs en présence, il y a le pouvoir, l’opposition, la société civile et la communauté, si on veut catégoriser comme ça. Si tous ces gens sont dans la Commission, tout sera fonction de rapport de force, mais je pense que l’expérience de la Constitution taillée sur mesure a démontré ses limites, donc ça ne sert à rien de le faire. L’homme est faillible, tu vas tailler la Constitution sur ta mesure, demain tu es malade, tu vas quitter le pouvoir, à quoi ça aura servi.»
Journaliste : Que faire pour avoir une Constitution véritablement congolaise et qui répond aux problèmes des congolais ?
Dieudonné Nkishi : «Il ne faut pas minimiser les effets de la Constitution sur la vie d’une nation. Prenons le cas, le Président bat campagne et demande le mandat à la population, une fois voté, il nomme un premier ministre qui n’est pas de son obedience, Ilunga Ilunkamba, pour quel intérêt Ilunkamba ferait réussir le mandat du président de la République,? quand le mandat ne réussit pas ce n’est pas le Président qui souffre, mais c’est le peuple, les gens minimisent les effets de la Constitution sur leurs vies. Tout ce qui marche, marche du fait de la Constitution, tout ce qui ne marche, ne marche pas du fait de la Constitution.»
Journaliste : Enfin dites-nous, pourquoi mobilisez les congolais à soutenir l’initiative de la modification de la Constitution ?
Dieudonné Nkishi : «C’est parce que ce pays ne se développera jamais avec l’actuelle Constitution, je dis jamais, la Constitution est la chose où tout le monde devrait s’assurer que tout ce qui est dedans est bon. Nous devons avoir une bonne constitution pour permettre aux choses d’avancer.
Fin
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