Bandundu : les prisonniers manquent de nourriture à Gungu

Ces prisonniers meurent de faim depuis environ deux mois dans la prison de Gungu situé dans la province du Bandundu, rapporte la RadioOkapi.net du mardi 9 septembre 2014.

Selon Joachim Kusamba, président de la société civile de Gungu, ce sont les familles des prisonniers qui apportent de la nourriture à leurs parents détenus. Cependant, la plupart de pensionnaires de la maison carcérale de Gungu viennent d'entités éloignées du chef-lieu du territoire et n'ont pas de familles sur place.

" Les autorités locales se rejettent la responsabilité. Il revient au chef de la cité de Gungu de nourrir les prisonniers. Entre temps, les détenus continuent à se plaindre du manque de nourriture ", indique l'administrateur du territoire.

" Ce dernier, de son côté, met en avant la modicité de ses recettes. Il consent néanmoins à intervenir de manière ponctuelle", informe la Société Civile.

Par ailleurs, l'administrateur du territoire estime que la situation de la prison de Gungu n'est pas un cas isolé en RDC, où la plupart des prisons pourvoient difficilement en nourriture leurs pensionnaires.

L'administrateur du territoire a ajouté que cette précarité frappe la plupart des prisons à travers le pays, dans la prison d'Uvira au Sud-Kivu, les prisonniers mangent une seule fois par jour.

" Le directeur de la prison de Mulunge, à Uvira au Sud-Kivu, Makelele Maroy avait, pour sa part, lancé un SOS aux organisations humanitaires pour qu'elles viennent en aide à ces ses détenus qui mangent une fois par jour au lieu de trois comme prévu. Makelele Maroy reconnait qu'il reçoit de la division provinciale de la Justice une ration de deux tonnes de farine de maïs, d'une tonne d'haricots et de 40 litres d'huile ", affirme t-il.

Les provisions qu'on nous envoie même additionné à l'aide humanitaire ne permettent pas aux autorités de nourrir correctement les détenus que comptent nos différentes prisons.

Des stratégies pour survivre à cette précarité

Certaines maisons carcérales mettent en place des stratégies pour faire face à cette précarité. Fin août dernier, le porte-parole des aumôniers de la prison centrale de Mbanza-Ngungu, dans le Bas-Congo, avait lancé un appel à l'aide pour trouver de l'eau et de la nourriture pour plus de trois cents détenus.

Dans le Rutshuru, au Nord-Kivu, par exemple, les prisonniers cultivent des champs de légumes, de maïs et entretiennent des potagers pour se nourrir. Interrogé à ce sujet, les responsables de la prison pense que, la vente d'une partie de cette production agricole permet de couvrir d'autres besoins de cette maison carcérale.