Politique
Les premiers coups de boutoir sont venus de certains leaders de l’opposition, c’est-à-dire, de ceux-là mêmes qui auraient dû être des partenaires. Au centre des enjeux : le poste de porte-parole de l’opposition. Logiquement, cette fonction revient de plein droit au premier groupe en nombre d’importance numérique au sein de l’Assemblée Nationale, comme cela se fait dans tous les pays respectueux des principes démocratiques. Hélas, en RDC – ces tropiques de nulle part –, la soif du pouvoir a ses raisons que seule la politique du ventre maîtrise. Ici, même ceux dont la représentativité est moindre se sont pointés au starting block, bien décidés de l’emporter, les poches pleines de billets de banques, en monnaie forte. Au préalable, des villas sont vendues, pour se refaire la santé financière.
Echec de l’atomisation
Des stratégies sont alors peaufinées pour … acheter des Députés de l’UDPS et Alliés. Des dénonciations, des accusations fermes et précises – avec montants proposés, noms des différents intervenants et lieux de rendez-vous dignes d’être qualifiées, sous d’autres cieux, d’une certaine ‘’maffia calabraise’’ – font la une de la presse. En fin de compte, le coup échoue. Mais, l’histoire ne dit pas ce que des leaders d’une opposition qui recoure à de telles pratiques peuvent proposer en guise d’alternative, pour moraliser la vie publique.
Puis, des coups ont commencé à venir de l’intérieur même du groupe. En premier lieu, d’une petite frange de Députés qui vont tenter, petits biceps bombés, de s’opposer au changement de l’appellation du groupe qui de l’UDPS/FAC devrait désormais s’appeler UDPS et Alliés. En direct à la télé, ils vont s’exposer à la risée générale, en se battant avec la détermination d’un enfant voulant arrêter, avec ses mains, un ouragan et le nom du groupe fut, malgré eux, changé.
Mais, la convocation des concertations nationales, auxquelles le groupe a dit non de la manière la plus officielle, ainsi que la perspective de la formation d’un gouvernement de cohésion nationale, ont aiguisé de nouveaux appétits. Même ceux qui avaient crânement dit non aux Concertations découvrent subitement le bien-fondé de ces assises. Petit problème : seul le président du groupe devrait, en principe, désigner les éventuels ministrables. Or, il se trouve que le président du groupe, Samy Badibanga Ntita, reste, comme la majorité de ses pairs, sur la ligne politique de leur cher parti et donc fermement opposé à toute idée de cautionner l’entrée au sein d’un gouvernement de cohésion nationale. Tous ceux qui ne rêvent que d’une entée dans ce gouvernement tant attendu – les Remy Massamba, Serge Mayamba, Romain Kalonji et autres – ont trouvé la solution : destituer le bureau du groupe afin d’en prendre le contrôle.
Depuis lors, ils n’en finissent pas de faire des déclarations de destitution du bureau du groupe, sans jamais y parvenir. Plus que jamais, ils sont à la recherche d’un paravent de respectabilité. Aussi, une première fois, mettent-ils en avant le vieux Aimé Rodrigue Nsuka, élu de Bagata, qui, du haut de ses 65 ans, était censé apporter au petit groupe des putschistes, la légitimité voulue. Une déclaration, juste une déclaration et, puis, plus rien.
Badibanga, l’imperturbable…
Samy Badibanga reste bien installé dans le fauteuil de président du groupe. Mais, le petit groupe a de la suite dans les idées : il a ainsi réussi à rallier le patriarche Jérôme Makwala, 77 ans, élu de Luozi. Makwala, le même qui, sur les hauteurs de Binza Pigeon, avait, en personne et au nom de ses pairs, investi Samy Badibanga, comme candidat du caucus UDPS en tant que candidat porte-parole de l’Opposition. Makwala qui s’était opposé à la participation aux Concertations et, jusque-là, très hostile à toute idée d’entrer dans un quelconque gouvernement avec le PPRD. Alors, qu’est-ce qui l’a fait changer de cap ?
Stratégie démasquée
La stratégie, cette fois-ci, a de quoi faire froid dans le dos. En effet, l’argument macabre est de le hisser au bureau de l’Assemblée nationale en lieu et place de l’autre Patriarche, le deuxième vice-président, M. Timothée Kombo Nkisi. «Le petit groupe miserait ainsi sur toute éventuelle indisponibilité de ce dernier, pour mettre Makwala en selle», renseigne une source. « Ça, le pauvre Kombo ne le sait pas. «C’est tout simplement ahurissant !», se désole sous le sceau de l’anonymat, un Député du groupe, avant d’ajouter : «on ne peut pas se permettre de fonder ses calculs politiques sur le malheur que l’on souhaite à quelqu’un. Et, puis, seul Dieu connaît nos destinées et aucun humain ne peut décider du sort de son prochain».
Blocage injustifié
Nombre d’observateurs se posent la question suivante. Quel est le jeu que joue le président du bureau de la chambre basse du Parlement, Aubin Minaku. Saisi officiellement par le bureau du groupe UDPS et Alliés afin de faire cesser cette machination, au lieu de trancher, en prononçant l’irrecevabilité de la plainte du petit groupe qui ce basait sur le règlement intérieur de l’Assemblé Nationale au lieu de recourir au règlement intérieur du groupe, il aurait préféré envoyer le dossier à la commission PAJ, qui l’a curieusement bloqué, depuis lors, dans l’un de ses nombreux tiroirs.
Qu’à cela ne tienne ! Selon le règlement intérieur du groupe parlementaire, il faut une majorité de trois quarts, pour prétendre renverser le bureau. Et, le petit groupe est très loin du compte : Samy Badibanga reste tranquillement aux commandes de l’UDPS et Alliés. Il va continuer à siéger à la conférence de présidents. Il est, au fait, le seul habilité à engager ce groupe parlementaire devant les tiers.
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