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Infos congo - Actualités Congo - Premier-BET - 02 mai 2024
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Pierre-Emerick Aubameyang: «Écrire mon histoire à l’OM, comme Didier Drogba»

2024-05-13
13.05.2024
2024-05-13
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Le lauréat 2024 du prix Marc-Vivien Foé, Pierre-Emerick Aubameyang, affiche sa fierté d’avoir réussi le doublé 11 ans après son premier trophée. Lors d’un entretien à RFI, il parle également de son défi avec l’Olympique de Marseille (OM), de ses derniers rêves avec le Gabon et bien sûr de son papa, sans qui tout cela n’aurait pas été possible.

RFI : Pierre-Emerick, vous êtes lauréat du prix Marc-Vivien Foé 2024. Quelle est votre première réaction ?

Pierre-Emeric Aubameyang : Je suis très, très heureux, très fier de remporter ce prix. C'est la deuxième fois après mon premier en 2013. Après tant d'années, revenir en France et gagner à nouveau ce prix, c'est forcément une grande fierté.

Est-ce que cela a la même saveur qu’en 2013 ?

C'est tout aussi gratifiant. Je suis très heureux du parcours depuis et du parcours aujourd'hui aussi. Donc, je suis vraiment très content, très heureux de gagner ce prix qui signifie beaucoup pour moi.

Au vote du jury, vous terminez devant Achraf Hakimi (PSG), Nabil Bentaleb (Lille), Wilfried Singho (Monaco) et Chancel Mbemba (Marseille). Vous auriez voté pour qui ?

[Sans hésiter] Chancel [Mbemba], forcément. Je pense qu'il a fait une saison énorme encore une fois. L’année passée, il avait été extraordinaire. D’ailleurs, c’est lui qui gagne le prix Marc-Vivien Foé. Et cette année, j’aurais voté pour lui, parce qu’il a fait une saison énorme et il marque des buts en plus qui nous font extrêmement du bien. Donc, j'aurais voté pour lui. Ça permet au trophée de rester à l'OM.

Quel souvenir gardez-vous du prix remporté en 2013 ?

Ah, je me souviens d’être venu à Paris pour recevoir le trophée. C’était vraiment émouvant. En plus, il y avait la fille de Foé. Elle m'avait remis le prix. J’étais très heureux et très content aussi de ma saison. C'était quelque part un aboutissement en soi sur la saison, parce qu'on avait beaucoup travaillé à Saint-Étienne pour obtenir des trophées, non seulement collectifs, mais aussi personnels. Donc, le prix en 2013 était la récompense d'une belle saison.

Aujourd’hui, vous diriez quoi de votre saison qui a été difficile au début et qui est en train de se terminer avec des belles statistiques personnelles ?

Exactement, je pense que c'est à l'image du football où, parfois, on passe par des moments un peu plus compliqués, un peu plus difficiles. Mais quand on a la volonté, la force de travail, le caractère, on peut toujours bien finir et c'est ce qui est en train de se passer.

Vous avez été sifflé, hué par le public du Vélodrome. Aujourd'hui, vous êtes acclamé. C'est presque un résumé de ce qu'un footballeur peut connaître dans une carrière.

Ouais, c'est ça. Après, de toute façon à Marseille, c'est exactement ça. Ce sont souvent les extrêmes, mais c'est aussi ça qu'on aime. C'est ce qui fait le charme de l'Olympique de Marseille. Tous ces supporteurs, cette ville qui est derrière son équipe et qui te donne envie de te relever justement quand tu es dans un moment difficile.

À 34 ans, c’était un sacré risque ou pari de signer à l’OM. Vous auriez pu aller en Arabie saoudite pour l’argent. Qu’êtes-vous venu chercher à l’OM ?

Simplement, je vais vous dire que je suis un passionné de football. Donc, avant tout, je ne voulais pas partir vers des destinations exotiques pour des gros chèques. Je ne néglige pas ça, mais j'avais à cœur de laisser une bonne image de moi en partant d'Europe et ne pas rester sur une saison ratée comme à Chelsea. Ça a été le défi. J'ai une pensée pour Pablo Longoria [le président de l’OM] qui m'a présenté le projet et qui m'a convaincu qu'il fallait que je continue ici, que je pouvais encore montrer des choses. J'en étais persuadé et lui aussi.

Vous avez joué dans des clubs prestigieux où les supporteurs sont des institutions : Dortmund, Arsenal, Barcelone. Vous avez besoin d'évoluer dans des équipes à forte identité populaire pour vous exprimer ?

Vous avez tout résumé. C’est vrai, je suis passé par des clubs où les supporteurs ont une portée positive pour le club. Je pense à Saint-Étienne, à Dortmund, à Arsenal et ici à Marseille. Pareil à Barcelone, ce sont des clubs qui me donnent des frissons quand je joue. Quand tu as du public au stade qui te donne cette énergie, c'est toujours différent. Dans les autres clubs où je suis passé comme à Marseille, j'ai besoin de ça, d'échanger avec le public, de ressentir cette énergie et c'est ce qui fait de moi le joueur que je suis.

Vous avez inscrit 29 buts toutes compétitions confondues cette saison. Vous êtes à trois buts du record de Didier Drogba à l’OM. Qu’est-ce que cela vous fait de commencer à être comparé à une légende olympienne comme Drogba ?

C’est normal qu’on parle de ça au vu des chiffres, mais je ne pense pas qu'il y ait de comparaison possible, puisque Drogba, ça reste Drogba, et c'est une légende. Cela étant, je suis très heureux et très fier que les gens y pensent, c'est sûr, mais on est deux joueurs complètement différents. Et surtout, Drogba, c’est LA légende. Après, si je continue, bien sûr que je peux écrire aussi mon histoire et j'espère que c'est ce qui va se passer.

J'ai croisé Drogba cette saison et je pense qu’il est content et fier. D'autant plus que je lui ai déjà dit, par le passé, qu’il était mon idole quand j'étais plus jeune. On en a parlé récemment, parce que j'avais fait une paire de chaussures par rapport à lui, peut-être qu'il ne se rend pas compte, mais c'est quelqu'un qui a inspiré énormément de monde, moi notamment. Donc, c'est une référence.

Justement, le Nigérian Victor Osimhen disait récemment, dans une interview à RFI, que c’est aussi Didier Drogba qui l’avait inspiré…

Que ce soit Osimhen ou moi, je pense qu’on a ce respect qu’on nous a inculqué. Ce respect des anciens, et puis Didier Drogba, c'est quelqu'un qui a inspiré une génération par son talent et par sa dévotion au travail. Il a été vraiment une inspiration pour tout le monde.

Lorsque vous gagnez le prix Foé en 2013, à l’époque, dans l’interview que vous aviez accordé à RFI, vous dites dans votre première phrase : « C’est un premier aboutissement. Cela me donne envie de me surpasser et d’aller, pourquoi pas, un jour vers le Ballon d’Or africain. » Vous l'avez fait…

Oui ! Et je vais vous redire la même chose. Ce prix, c’est un aboutissement pour cette saison et j'espère aller chercher un Ballon d’Or africain. Le deuxième.

Le dernier attaquant à avoir gagné le prix est le Nigérian Victor Osimhen. Il est le seul, avec vous, à avoir remporté également le prix du meilleur joueur africain de l’année dans sa carrière. Osimhen s’est imposé en Italie. Vous qui avez déjà joué en France, en Angleterre, en Allemagne, en Espagne, est ce que ce n'est pas un regret de ne pas avoir pu évoluer en Italie, après avoir été formé au Milan AC ?

Bonne question ! [Il réfléchit quelques secondes] Sincèrement, sur ma carrière, je n'ai aucun, aucun regret, je pense que ça devait être comme ça. Cela étant, ma carrière n'est pas finie et peut-être qu'un jour, qui sait ? Je sais à quel point c'est difficile aussi d'évoluer dans ce championnat. Donc, force et respect pour Victor Osimhen pour ce qu'il a fait et pour ce qu’il a accompli. On verra par la suite ce que l'avenir nous dira, mais pour l'instant, on n'y est pas encore.

Quand on est jeune, qu'on commence à se former à l’AC Milan et qu'on est obligé de partir à Dijon, en Ligue 2 en France, est-ce qu'il n’y pas un petit pincement au cœur au moment de partir en se disant qu'on est peut-être en train de rater quelque chose ?

Non. Sincèrement, non. Parce qu’à ce moment-là de ma carrière, je suis très jeune et quand tu regardes l'équipe du Milan AC, si tu es réaliste et franc avec toi-même, tu sais que c'est compliqué de jouer dans cette équipe. Donc pour moi, c'était clair depuis le début et c'est moi qui ai demandé à partir, parce que le club voulait que je reste pour faire une saison en plus et m'entraîner avec les pros. Mais, j'avais eu l'expérience, entre guillemets, avec avec mon frère [Willy] qui, l'année d'avant, s'entraînait avec le groupe pro, mais ne jouait pas beaucoup. Finalement, il perd en rythme et ça a été compliqué pour lui.

Donc, moi, je voulais justement gagner du temps et je suis tout de suite parti en prêt, parce que je savais que c'est en jouant des matchs qu’on peut se montrer, puis trouver du rythme et surtout de la confiance. Donc, à ce moment-là, aucun pincement au cœur. Au contraire, je suis très très content d'être passé par là-bas pour tout ce que cela m'a apporté en tant que jeune. Et je pense que ça m'a fait gagner énormément de temps de pouvoir côtoyer des joueurs de la trempe de Ronaldo, Seedorf, Kaka, etc.

Il y a beaucoup de joueurs africains à Marseille avec Geoffrey Kondogbia, Chancel Mbemba, Iliman Ndiaye, Ismaila Sarr, Amine Harit, Azzedine Ounahi, Bamo Meïté. Ressentez-vous cette identité africaine à l’OM plus que dans les autres clubs français où vous avez joué, Saint-Étienne, Lille ou Monaco, par exemple ?

Bien sûr, on le ressent fortement. D'ailleurs, il y a même une collection de maillots et de produits OM Africa qui sort pour rendre hommage à l’Afrique. En tout cas, je trouve que c'est magnifique. C'est sûr que l’OM, c'est le club en France où j'ai le plus ressenti ça. Je ne sais pas comment l'expliquer, je pense que le club est comme ça, la ville aussi. Elle sait recevoir, peu importe d'où l’on vient.

On sait que vous êtes très proche de votre père. Quel rôle a joué votre papa dans votre carrière ?

Un rôle crucial, parce qu’il m'a facilité la tâche, puisqu’il avait déjà vécu une carrière de footballeur. Quand on est papa, on ne veut pas que son fils échoue là où on a échoué soi-même. Donc, forcément, ça a été un privilège pour moi de l'avoir à mes côtés. Je pense que je n’aurais pas fait la carrière que j’ai faite si je ne l’avais pas à mes côtés.

Quel est le meilleur conseil qu’il vous a donné ?

Ah, bonne question ! Il y en a tellement, mais je pense que le plus important était son éducation. Cela m’a forgé. Je me souviens quand j'étais plus jeune, il ne me faisait pas de cadeau. Il a toujours été dur, dans le sens où si je voulais être footballeur, il fallait avoir cette carapace pour pouvoir justement faire cette carrière. Et ce, depuis mes 12, 13 ans. Par exemple, on jouait souvent, mon frère Willy et moi, contre mon père et l'aîné Catilina. Ils étaient très durs avec nous. On a joué au moins 100 matches et on en a gagné un ou deux, je pense. Pour vous dire, c’est un peu la mentalité qu’il nous inculquait. C’était plus qu'un conseil, c'est une leçon de vie.

À quel moment vous avez pris votre revanche ?

Ah, quand j'ai grandi. Quand je suis devenu pro, je me souviens, j'avais dit : "Bon, après toutes ces années de défaites, on va quand même rejouer ce match au moins une fois." Et je l'avais battu en un contre un. J’étais super fier. Et après, je lui ai dit : "Maintenant, c’est fini, c’est moi qui vais te régaler". Dans le foot, comme dans la vie de tous les jours, que ça soit mon père ou ma mère, ils ont fait le joueur que je suis aujourd’hui.

En 2009, quand vous êtes en équipe de France Espoirs et que vous basculez vers le Gabon, c'est votre père qui est derrière ?

Il est derrière dans le sens où il est là pour me conseiller, mais c'est moi qui dois faire un choix, ce n'est pas lui. C’est comme un peu au début de ma carrière, quand on disait : "Ouais, mais bon, c'est facile pour lui. Il a son père qui est derrière". En plus, il travaillait au Milan AC à l'époque. Ok, mais une fois sur le terrain, ce n’est pas mon père qui y va, c'est moi.

Donc, j’ai fait mon choix et il a pu au moins m'aider sur le fait de plus comprendre la situation au Gabon à ce moment-là. Mais de toute façon, j'avais fait mon choix. J’avais regardé un DVD avec Didier Drogba qui parlait de son attachement à son pays et à l'équipe nationale, cela m’a donné envie de faire la même chose avec le Gabon.

En vous comparant avec Drogba et sa carrière en Côte d’Ivoire, n’y a-t-il pas un goût d’inachevé, avec les Panthères, après quinze ans en équipe nationale ?

Ouais, bien sûr, il y a un petit goût d'inachevé. On ne peut pas comparer Drogba et la Côte d’Ivoire avec le Gabon et moi. Il y a de sacrés joueurs en Côte d’Ivoire. Nous, on est une petite nation qui essaye de grandir petit à petit. Il y a eu aussi pas mal de complications, donc cela n’a pas été facile. Mais je suis quand même fier de mon parcours avec le Gabon.

Ce n’est pas encore fini peut-être, car il y a la CAN 2025 qui va arriver et même éventuellement la Coupe du monde 2026 avec le Gabon qui a commencé avec deux victoires en deux matches en éliminatoires. Est-ce que ça peut être le ou les derniers défis pour vous en équipe nationale ?

Je pense que ça peut l'être. C’est le football : un jour, c’est d’un côté, un autre jour, c’est de l’autre. On ne sait pas. Mais oui, bien sûr, dans un coin de ma tête, ça traîne parce que j'aimerais quand même gagner un trophée majeur avec mon équipe nationale. Je pense que ça serait l'aboutissement d'une carrière.

 

Aujourd'hui, quelles sont vos relations le nouveau sélectionneur, Thierry Mouyouma ? On sait que ça a été tendu un moment. On dit que vous vous êtes rencontrés à Marseille. Qu’est-ce qu’il faut retenir ?

[Il sourit] Ce sont les gens qui créent des tensions inutiles, en fait. Des gens qui, souvent, créent des choses de toutes pièces alors qu’il n’y a rien. La preuve, il [Mouyouma] est venu ici. On lui a fait croire que j'étais quelqu'un qui se prenait peut-être pour un autre, et moi, on me faisait croire qu’il faisait semblant de me joindre, etc. Donc, je pense que ce sont plus les gens qui font du bruit.

Finalement, on s'est vus, on s'est parlé en toute honnêteté, il m'a dit les choses qu'il avait à me dire et moi j’ai fait la même chose. Et voilà. Après, comme j'ai dit, je ne voulais pas prendre de décision concernant mon retour en sélection ou pas, parce que pour l'instant, j'étais très concentré sur ce qui passe à Marseille. Mais voilà, avec le temps on verra, si j’ai encore le cœur et la force d'y aller. [L'entretien a été réalisé avant la publication de la liste de Thierry Mouyouma pour les éliminatoires de la Coupe du monde 2026].

Pierre-Emerick Aubameyang à la Coupe du monde 2026 avec le Gabon…

Ce serait beau, ce serait beau. Se qualifier à la Coupe du monde, ce serait un bel exploit pour le Gabon.


RFI / MCP, via mediacongo.net
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