Dossier
Tout est parti d’une série d’arrestations de proches du dernier gouverneur de l’ex-Katanga. Le premier à être interpellé : Huit Mulongo, ancien directeur de cabinet de Moïse Katumbi. Le 22 avril, des agents de sécurité débarquent chez lui et l’arrêtent. Il est accusé de détenir illégalement une arme. Un revolver pourtant déclaré et enregistré auprès des services publics, selon sa défense.
Les choses s’accélèrent quarante-huit heures plus tard avec l’arrestation à Lubumbashi de deux fils de Pierre Lumbi, ancien conseiller spécial du chef de l’État, qui s’est rapproché de Moïse Katumbi. Là encore, une affaire de détention d’armes que les services de sécurité affirment avoir trouvées dans un hôtel de la famille Numbi. Pour réclamer leur libération, Moïse Katumbi annonce un meeting populaire le 25 avril.
Mais le meeting annoncé n’aura jamais lieu. À la place, un feu d’artifice de gaz lacrymogènes contre les manifestants qui accompagnaient l’opposant sur le lieu du rassemblement. Plusieurs d’entre eux sont arrêtés. Certains seront libérés le lendemain « après quelques vérifications et contrôles administratifs », indiquent des sources sécuritaires gouvernementales.
Moïse Katumbi entouré de ses gardes du corps lors de la manifestation du 25 avril 2016
Ce jour-là, les forces de sécurité arrêtent aussi Darryl Lewis, un citoyen américain, et trois Congolais (Idi Sefu, Yannick Kabinda et Franck Mwashila), qui se trouvaient dans un véhicule, derrière les manifestants. Tous les quatre sont présentés comme des « mercenaires étrangers au service de Katumbi » et transférés le 25 avril à Kinshasa.
Détenu et interrogé par l’Agence nationale de renseignement (ANR), Darry Lewis explique alors qu’il n’est qu’un fermier venu prospecter pour d’éventuels projets agricoles dans le sud de la RD Congo. Mais il se rétracte très vite pour affirmer qu’il est un « consultant en sécurité » dépêché à Lubumbashi pour évaluer le dispositif de la protection privée de l’ex-gouverneur Katumbi à qui l’État a retiré les policiers qui assuraient sa garde. Une deuxième ligne de défense soutenue par l’ambassade des États-Unis.
(JA / MCN, via mediacongo.net)
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